Pendant ce temps-là à Annecy

Alors que tous les regards s’apprêtent à se focaliser sur le Festival de Cannes (où la représentation du cinéma d’animation n’a jamais été aussi importante, soit dit en passant), prenez donc quelques minutes – à partir de la 25e de cette émission – pour voir ou écouter les propos limpides de Véronique Encrenaz, responsable du Marché International du Film d’Animation (MIFA), adossé depuis près de 40 ans au Festival International du Film d’Animation d’Annecy (lequel a dépassé la soixantaine, rappelons-le).

Par le prisme du projet annécien, vous découvrirez peut-être, avec la naïveté touchante du patron d’Allociné, la réalité d’une filière englobante, économiquement puissante, hybridée, transversale, transmédiatique, dont Annecy se prépare patiemment à devenir ni plus, ni moins que le centre de gravité mondial.

Parmi les enjeux évoqués ici, on notera le développement de la culture de l’animation “adulte” en particulier auprès des distributeurs et exploitants de salles de cinéma, les insolentes retombées économiques produites sur un territoire par un écosystème industriel de la création animée, l’impressionnante montée en puissance des projets à caractère transmédiatique stimulée significativement par le continent africain (ce qui devrait en étonner plus d’un.e !).

Après avoir ouvert sa compétition aux contenus XR en 2019, en donnant une place conséquente cette année aux jeux vidéos et à la porosité toujours plus prégnantes de ce secteur d’activités avec celui du cinéma, les Festivals et Marchés d’Annecy couvrent désormais à peu près l’entièreté du vaste spectre des Industries Culturelles Créatives.
A bons entendeurs…

RADI-RAF 2023, synthèse, etc.

La prochaine édition des Rencontres Animation Développement Innovation (augmentée cette année d’une demi-journée) et des Rencontres Animation Formation se déroulera à Angoulême du 19 au 22 novembre 2024.
• Si vous ignorez encore en quoi consistent ces événements incontournables, rendez-vous sur cette page.
• Pour lire la synthèse de l’édition 2023, c’est ici.
• Pour consulter/télécharger les diaporamas (pdf) illustrant les différentes interventions et autres photos, c’est .
• Pour visionner les captations vidéos des principales rencontres, tout est sur cette page.

Quel impact de l’IA sur les filières du cinéma,de l’audiovisuel et du jeu vidéo?

Publié le 6 mars 2024, à l’occasion de la journée « Créer, produire, diffuser à l’heure de l’intelligence artificielle » organisée par le CNC, ce rapport dresse une première synthèse panoramique des différentes incidences de l’IA, et en particulier des outils utilisant l’IA générative, sur les secteurs professionnels transversaux du cinéma, de l’audiovisuel et des jeux vidéos.
La création animée, qui embrasse les trois domaines d’activités, sera (est déjà) particulièrement touchée à court terme.
Cette étude est donc à lire absolument pour ne pas tomber des nues demain matin, quand nous n’aurons peut-être plus que nos yeux pour pleurer.

Télécharger l’étude du CNC

A toutes fins utiles

Chaque année, l’association Les Intervalles accomplit le travail titanesque de recensement des établissements de formation aux métiers de l’animation (cursus, conditions et frais d’inscription, infos pratiques diverses).
Les deux écoles présentes sur le territoire régionale y figurent et permettent ainsi à la filière normande de l’imagerie d’exister sur la carte de l’hexagone, habituellement vide sur l’espace occupé par la Normandie (cf. rapports du CNC animation et VFX, par exemple).

Ce petit détail, anecdotique sans doute pour la plupart d’entre vous, est le premier germe significatif des actions de Normandie Animation pour structurer et développer la filière régionale de la création animée (cinéma, audiovisuel, VFX, jeux vidéos), et plus largement de l’imagerie, fabrication intrinsèquement numérique d’images et de sons.
Notre démarche est longue et laborieuse, car bénévole et soutenue par aucune instance publique, mais elle porte ses fruits et entrera prochainement dans une phase plus concrète et ostensible aux yeux de tous.
Encore un peu de patience.
On ne lâche rien.

Pour consulter l’édition 2024-2025 de l’Annuaire des écoles françaises d’animation

Dans l’angle-mort de la création animée

Les effets visuels numériques (VFX) constituent une part importante du vaste secteur professionnel de la création animée. Ce constat est loin d’être une évidence pour les pouvoirs publiques, pour la majorité des jeunes aspirant à exercer dans les métiers de l’imagerie et même pour les acteurs des Industries Culturelles et Créatives, lesquels adorent les étiquettes, le corporatisme “identitaire”, en veillant bien à ne pas mélanger torchons et serviettes.
Autrement dit, les VFX passent généralement sous les radars médiatiques et l’on ignore qu’ils représentent en France un domaine d’activités particulièrement dynamique, naturellement transversal, pourvoyeur d’emplois à fortes valeurs ajoutées et à la pointe des avancées technologiques en matière de fabrication d’images et de sons.

On pourra lire pour s’en convaincre le dernier rapport publié par le CNC à l’occasion du dernier PIDS Enghein (Festival des effets spéciaux), “L’emploi dans les effets numériques en 2024“, en s’interrogeant, par exemple au hasard, sur les raisons de la vacuité normande en la matière.

Parmi des grandes conclusions à retenir de ce rapport (dont nous vous recommandons fortement la lecture à toutes fins utiles) : la montée en puissance des VFX français, la centralisation du parc d’entreprises dédiées, la maturation du secteur (pérennisation des contrats, allongement des carrières, augmentation de la masse salariale, …), l’énorme besoin de féminisation de la profession pour rééquilibrer un secteur trop fortement genré, atténuer les écarts de rémunération et accessoirement profiter d’apports créatifs indéniables.
On en reparle dans dix ans.

Le futur-présent de la création animée

En dehors des secteurs d’activités spécialisés, qui se préoccupe des bouleversements que provoquent déjà les outils génératifs basés sur l’Intelligence Artificielle (IA) ?
Ces outils, à la fois fascinants et effrayants, tant leur pénétration dans nos vies quotidiennes est rapide et invasive, vont radicalement chambouler tous les domaines de la création animée par l’automatisation quasi-instantanée de tâches qui incombent aujourd’hui à l’écrasante majorité des techniciens (infographistes, animateurs, programmeurs, compositeurs, …) qui constituent la part la plus importante des ressources humaines mobilisées pour la production de films, de jeux vidéos et autres contenus audio-visuels diffusés sur écrans.
La captation de l’une des présentations qui s’est tenue en novembre dernier à Angoulême dans le cadre des RADI-RAF donne un rapide aperçu de quelques-uns des enjeux liés au rôle de plus en plus prépondérant de l’IA dans le processus de fabrication de contenus animés.

Une phrase résume à peu près tout : “l’animation va devenir un moyen de s’exprimer dans les metaverses“. Comprenez : aussi simplement que nous communiquons aujourd’hui nos émotions avec des emojis, nous enverrons ou utiliserons via nos avatars dans les univers virtuels (prochains modes de navigation dans l’Internet) des personnages en mouvement dont l’animation, et plus globalement l’apparence, seront générés et actualisés automatiquement grâce à des programmes “intelligents” (capables notamment de s’auto-instruire pour se perfectionner).

Cet avenir proche, qui n’est plus désormais de la science-fiction, représente-t-il un danger ou une source de nouvelles opportunités pour les filières professionnelles de l’industrie culturelle ?
On en parle quand vous voulez !

 

Pour consulter toutes les synthèses des différentes présentations des RADI-RAF

• Pour cerner, dans les grandes lignes, les évolutions de l’écosystème de l’animation

 

 

 

 

 

Comment s’est portée le marché de l’animation en 2020 ?

Pas mal non plus, si l’on en juge à la lecture de la lettre d’information “Actualité de l’animation française à l’international n°2 – Hiver 2020” publiée récemment par UniFrance, organisme public chargé de la promotion du cinéma français dans le monde.

En voici un court extrait, sélectionné presque au hasard  : “Autre bonne nouvelle, la publication par UniFrance du “Bilan des films français à l’international en 2019” rappelle, certes à contre-temps, que l’animation française a enregistré une très bonne performance l’an dernier. […]  Côté courts-métrages, l’animation a ravi la première place à la fiction en part de chiffre d’affaires, tout en conservant son leadership en volume de ventes ; elle est aussi au cœur des nouvelles écritures et représentait 80% du chiffre d’affaires annuel de la Réalité Virtuelle cette année-là.”

 

 

Comment s’est porté le marché de l’animation en 2019 ?

Pas mal, merci !

A défaut de Rencontres Animation Formation à Angoulême cette année, la traditionnelle séance de livraison officielle des chiffres du marché de l’animation s’est déroulée en ligne, ce 9 décembre 2020.
Vous pouvez retrouver l’ensemble des diaporamas présentés, ici (PDF).
Ou plus directement :
Le marché de l’animation (CNC / Anim’France)
Chiffres de l’emploi (Audiens / Anim’France)
L’emploi dans la production de films d’animation

Pour résumer à gros traits, on pourra retenir :
une continuelle montée en gamme de l’animation française (grâce notamment à sa maîtrise des technologies numériques et à son innovation dans ce domaine), qualité reconnue et plébiscitée internationalement.

• La forte augmentation de la présence des films d’animation en salles : les films animés français et européens ont dépassé le nombre de films animés US en salle.
La tranche des publics adultes demandeurs de films animés d’auteur/adultes ne cessent de croître.

Le marché de l’animation adulte – dont la demande ne cesse d’augmenter – reste à conquérir par la France“.
 J’ai perdu mon corps n’a pas fini de produire ses effets d’entraînement, comme Kirikou après 1999.

L’animation française : premier registre cinéma/audiovisuel à l’exportation (devant le documentaire et la fiction en vue continue) !
On le souligne parce que ce n’est pas encore clair pour tout le monde.
Le court métrage d’animation n’est pas en reste. Cf. précédents rapports d’Unifrance.

La demande croissante des plate-formes étrangères d’animation française (jeunesse et adulte) est aussi en forte augmentation.

• Sur les 16 000 heures de programmes animés diffusés en France, 60% sont françaises.

• La dynamique positive de l’emploi se poursuit.

N’en jetez plus !

 

 

 

Les aides territoriales à l’animation, en perspective

Vous le savez maintenant, la raison d’être de Normandie Animation est le développement et la structuration de la filière culturelle et économique de la création animée dans notre région.
Cette mission progresse, lentement mais sûrement, à la faveur de voyants conjoncturelles nationaux et internationaux au vert fluo clignotant.

Pour comprendre les objectifs que nous visons – objectifs indiscutablement à notre portée – il est important de se représenter a minima le contexte national.
La carte ci-dessous a été établie à partir des données fournies très récemment par l’agence régionale du cinéma et de l’audiovisuelle, Normandie Images.
Ces informations statistiques y ont été mises en perspective avec les données nationales annuellement publiées par l’agence Ciclic.
[Cliquez sur la carte pour l’agrandir]

En complément de cette carte, on peut lire le classement détaillé des aides territoriales à l’animation en 2019.
[Cliquez sur la carte pour l’agrandir]