Prochainement, vous trouverez sur le site les conditions d’inscription à la première “commission blanche” de Normandie Animation.
A la demande de différents porteurs de projets, nous organiserons dans les prochains mois un “jury blanc” composé de professionnels aux compétences pluridisciplinaires pour auditionner des auteurs normands désireux de se préparer à l’exercice du passage en commission plénière d’une commission de fonds de soutien, en Normandie ou ailleurs.
Après appel à inscription, deux à trois candidats seront sélectionnés par un comité de professionnels compétents.
Dans un second temps, les porteurs de projets seront convoqués le même jour lors d’une “commission blanche”, pour présenter leur œuvre en cours de développement face à un vrai jury, en conditions de commission plénière réelle.
Un débriefing collectif suivra enfin pour permettre à tous d’appréhender les retours de cette commission préparatoire.
En amont de ces auditions, les candidats qui le souhaitent pourront être conseillés dans la rédaction de leur dossier et la préparation de l’entretien oral.
Cette préparation fera l’objet d’une page spécifique contenant un ensemble de conseils en communication.
Dans cette perspective, la présente rubrique regroupe quelques premières recommandations élémentaires pour savoir “lancer” (“pitcher”) un projet et lui donner toutes ses chances de marquer les esprits.
Pourquoi et comment “pitcher” une œuvre animée en devenir ?
“Pitcher” n’est pas une démarche naturelle, on l’enseigne peu dans les écoles – la prise de parole étant, on le sait, l’un des points faibles de l’enseignement depuis des décennies – et cela s’apprend avec l’expérience. Il existe néanmoins des règles simples à connaître pour s’éviter bien des déconvenues. Car il s’agit de présenter un travail en cours, quels que soient sa forme, sa durée, sa teneur, en un minimum de temps et si possible avec suffisamment d’enthousiasme et d’arguments percutants pour marquer rapidement les esprits et donner envie de voir l’œuvre se concrétiser. Dans cette optique, les candidats sont soumis à une pression psychologique plus ou moins intense, qu’ils soient habitués ou non à l’exercice de la présentation orale.
• Avoir une idée claire et précise des intentions et des ambitions de l’œuvre que l’on souhaite développer et mener à terme.
Ce préalable a priori évident est pourtant très souvent négligé.
Si la “note d’intentions” inhérente à n’importe quel dossier de candidature à un soutien de quelconque nature est centrale, celle-ci étant relativement illimitée, elle ne suffit pas à l’expression rapide et concise qui est l’enjeu principal de l’exercice du pitch.
On observe régulièrement en commission plénière des candidats incapables de répondre à des questions intéressées quant aux directions artistiques voulues par l’auteur d’une œuvre.
• Rédiger un synopsis de plus en plus court de son œuvre en devenir.
Cet exercice est terriblement efficace car il permet de s’entraîner à clarifier et synthétiser ses idées .
Commencez par un synopsis d’une page ou d’une demi-page (selon la densité du récit) et réduisez progressivement ce synopsis à un paragraphe de dix lignes, puis à une longue phrase de deux ou trois lignes, puis à une phrase courte d’une seule ligne, voire à une accroche de quelques mots. La version la plus courte de ce synopsis doit contenir les termes essentiels qui résument votre création en cours.
• Préparer et “mettre en scène” sa présentation
Une présentation devant une assemblée s’effectue rarement par une seule personne. Il est crucial de préparer en amont les prises de parole de tous les interlocuteurs qui prévoient de s’exprimer devant le public.
Il est recommandé de bien se répartir les moments de parole et les réponses à certains type de questions (à caractère strictement artistique pour l’auteur ou à caractère financier pour le producteur).
Évitez à tout prix de vous couper la parole voire de vous contredire
Une œuvre pouvant être “pitchée” devant différents types de public aux connaissances techniques et compétences inégales, il est fortement conseillé de :
– privilégier le langage simple et d’éviter les termes jargonnants (comme les innombrables anglicismes techniques de l’animation) que tous les auditeurs ne maîtrisent pas et qui sont susceptibles d’apparaître comme des “écrans de fumée”, voire des “cache-misères”,
– proscrire le terme de “projet” et toutes les formes de conditionnel qui dévalorisent la réalité du travail déjà accompli et du travail en cours,
– de s’exprimer avec enthousiasme sur son travail et sans condescendance à l’égard de son auditoire,
– de s’entraîner devant des auditoires amis (sans pression, donc) et possiblement capables d’émettre des critiques constructives sur le fond et la forme de la présentation orale.
Dans les séances de pitch en public, de plus en plus répandues, l’auditoire enchaîne les présentations. Il importe donc de se démarquer d’une manière ou d’une autre, afin de captiver l’attention et de susciter la curiosité du public.
Si la projection d’images est techniquement possible (très rarement en commission plénière), il est pertinent d’exposer toutes sortes d’illustrations du travail de création en cours. Toutefois, il est fondamental que ces images, en nombre réduit et choisies pour leur représentativité, ne vampirisent pas l’exposé oral.
C’est ainsi qu’on assiste de plus en plus fréquemment à des présentations organisées comme de mini-performances scéniques (drôles, musicalisées, décalées) qui emportent immanquablement l’adhésion du public.
Jouer la comédie n’est pas indispensable.
• Pour lire les conseils et témoignages de professionnels rompus à l’exercice du pitch d’œuvres animées : Comment pitcher un programme d’animation ? (CNC / Cartoon Forum)
• Consulter aussi la page richement documentée du “Fonds d’aide à l’innovation audiovisuelle”
Le FAIA est constitué d’un ensemble d’aides s’adressant aux auteurs et aux producteurs afin d’accompagner toutes les étapes de création de leur projet, de l’écriture au développement.
Ses objectifs : favoriser le renouvellement de la création audiovisuelle, promouvoir la création originale, diversifier les formats, les genres et les publics de l’animation et accompagner les professionnels émergents et confirmés.
Le fonds innovation pour l’animation accompagne des séries de tous formats, des spéciaux et des courts-métrages à destination de la télévision comme des services de médias audiovisuels à la demande, que leur ambition soit nationale ou internationale.