A toutes fins utiles

Chaque année, l’association Les Intervalles accomplit le travail titanesque de recensement des établissements de formation aux métiers de l’animation (cursus, conditions et frais d’inscription, infos pratiques diverses).
Les deux écoles présentes sur le territoire régionale y figurent et permettent ainsi à la filière normande de l’imagerie d’exister sur la carte de l’hexagone, habituellement vide sur l’espace occupé par la Normandie (cf. rapports du CNC animation et VFX, par exemple).

Ce petit détail, anecdotique sans doute pour la plupart d’entre vous, est le premier germe significatif des actions de Normandie Animation pour structurer et développer la filière régionale de la création animée (cinéma, audiovisuel, VFX, jeux vidéos), et plus largement de l’imagerie, fabrication intrinsèquement numérique d’images et de sons.
Notre démarche est longue et laborieuse, car bénévole et soutenue par aucune instance publique, mais elle porte ses fruits et entrera prochainement dans une phase plus concrète et ostensible aux yeux de tous.
Encore un peu de patience.
On ne lâche rien.

Pour consulter l’édition 2024-2025 de l’Annuaire des écoles françaises d’animation

Rencontre avec le scénariste Laurent Sarfati

Comment ça, vous ne connaissez le binôme de Jérémie Perrin, réalisateur de Mars Express ?!
Comment ça, vous n’avez pas encore visionné sur grand écran le formidable long métrage de science-fiction animée qui va enfin placer l’animation française pour adultes en orbite géo-stationnaire ?!
Bon alors, voici une belle occasion de vous rattraper et de pouvoir vous vanter de ne pas avoir attendu la prochaine mise en lumière des César pour vous ruer sur le sublime polar martien.

Rendez-vous, sans faute, le dimanche 11 février à 16h au Café des Images (Hérouville Saint-Clair, 14), “the place to be” du cinéma d’animation exigeant en Normandie depuis près de trois décennies, pour une rencontre exceptionnelle avec le scénariste Laurent Sarfati, organisée dans le cadre des Mycéliades (manifestation nationale en cinémas et médiathèques dédiée à la science-fiction).

Infos et réservations

Dans l’angle-mort de la création animée

Les effets visuels numériques (VFX) constituent une part importante du vaste secteur professionnel de la création animée. Ce constat est loin d’être une évidence pour les pouvoirs publiques, pour la majorité des jeunes aspirant à exercer dans les métiers de l’imagerie et même pour les acteurs des Industries Culturelles et Créatives, lesquels adorent les étiquettes, le corporatisme “identitaire”, en veillant bien à ne pas mélanger torchons et serviettes.
Autrement dit, les VFX passent généralement sous les radars médiatiques et l’on ignore qu’ils représentent en France un domaine d’activités particulièrement dynamique, naturellement transversal, pourvoyeur d’emplois à fortes valeurs ajoutées et à la pointe des avancées technologiques en matière de fabrication d’images et de sons.

On pourra lire pour s’en convaincre le dernier rapport publié par le CNC à l’occasion du dernier PIDS Enghein (Festival des effets spéciaux), “L’emploi dans les effets numériques en 2024“, en s’interrogeant, par exemple au hasard, sur les raisons de la vacuité normande en la matière.

Parmi des grandes conclusions à retenir de ce rapport (dont nous vous recommandons fortement la lecture à toutes fins utiles) : la montée en puissance des VFX français, la centralisation du parc d’entreprises dédiées, la maturation du secteur (pérennisation des contrats, allongement des carrières, augmentation de la masse salariale, …), l’énorme besoin de féminisation de la profession pour rééquilibrer un secteur trop fortement genré, atténuer les écarts de rémunération et accessoirement profiter d’apports créatifs indéniables.
On en reparle dans dix ans.

Pourquoi adhérer à Normandie Animation ?

Parce que c’est NOTRE PROJEEEET !!!!
Parce que tant que les professionnel.les normand.e.s de la création animée (cinéma, audiovisuel, VFX, jeux vidéos, réalités mixtes) ne seront pas fédéré.e.s, leur poids sur les décisions des pouvoirs publics en matière de soutien au développement d’une filière professionnelle transversale à fortes retombées économiques pour le territoire régionale restera insignifiant.
Parce que la cinquantaine d’étudiant.e.s diplômé.e.s qui sortent chaque année des deux écoles spécialisées implantées en Normandie quitte la région, faute de structures pour les employer, alors que les 3/4 d’entre eux aimeraient y rester.
Parce qu’il faut bien, par défaut, faire le boulot de recensement et de valorisation des compétences en présence, d’accompagnement des pros et des futurs pros, de représentation auprès des institutions, de conseils.
Parce que la Normandie est super-attractive, idéalement située mais pas encore dotée d’un bureau d’accueil, d’accompagnement et de soutien des entreprises des ICC désireuses de s’y implanter.
Parce ce que l’IA et la crise climatique vont reconfigurer radicalement le marché de l’imagerie française, pour le pire mais aussi, peut-être, pour le meilleur.
Entre autres…

Pour adhérer et ou vous impliquer concrètement dans nos actions d’intérêt public, merci de vous manifester sur administration@normandie-animation.org
La prochaine AG de Normandie Animation se déroulera, ça tombe bien, le 22 février prochain, en présentiel à Lanimea ou en visio. Elle est réservée aux adhérent.e.s de Normandie Animation.

(Re)découvrir la galaxie Matsumoto

Pourquoi l’œuvre de Leiji Matsumoto a-t-elle eu un tel impact sur la pop culture mondiale ?
Aurait-elle dépassé les frontières du Japon sans ses adaptations animées, réalisées par Rintaro ?
Pour le savoir, deux manifestations parisiennes proposent consécutivement un éclairage inédit en France de la production croisée de ces deux pointures du manga et des dessins animés nippons.
On en rirait presque au souvenir des tombereaux d’injures méprisantes proférées à leur égard dans les institutions culturelles et les médias français depuis leur arrivée sur le petit écran, à la fin des années 70 du siècle précédent, jusqu’à une période très récente…

Primo, le musée Guimet, musée des arts asiatiques, valorise “L’héritage de Leiji Matsumoto – Un voyage interstellaire“, via une série de rencontres-hommages (projections et table-ronde) du 22 au 25 février 2024.
Secundo, le Forum des Images (médiathèque de Paris) proposera très prochainement, le samedi 3 février, une master class de Rintarô, dans le cadre de sa programmation Tout’anim’.

Si avec ça, vous n’avez pas envie de vous retaper l’intégrale d’Albator et de Galaxy Express 999, c’est peut-être qu’on a définitivement changé d’époque.

Manifeste pour des formations socialement inclusives

Toujours dans le prolongement de la dernière édition des RADI/RAF d’Angoulême (novembre 2023), voici la captation d’une intervention en binôme qui devrait intéresser les étudiants (et leurs parents), désireux de s’orienter vers les métiers de l’imagerie animée, les enseignants, voire les pouvoirs publics qui ne s’inquiètent pas assez du déséquilibre global et de la qualité de l’offre de formations spécialisées sur le territoire.

Parallèlement, vous constaterez que la question centrale de l’inclusivité des populations, aux revenus modestes et aux talents potentiels pourtant indéniables, dans le secteur transversal de l’imagerie prend chaque année une importance croissante dans les réflexions et stratégies de développement, en terme de régulation du marché de la formation professionnelle dédiée.
Tôt ou tard, il y aura écrémage. Ce sera violent mais nécessaire. Il ne faudra pas s’étonner et encore moins pleurer.

Une pensée amicale et nos sincères félicitations à Franck Petitta (directeur de l’École Méliès) pour sa persévérance depuis tant d’années à défendre une conception singulière et proche du compagnonnage de “l’artisan de l’image”, approche qui mériterait d’être considérée avec plus d’égards. C’est dit.

Formation des scénaristes pour l’industrie de l’animation ?

Ah bon ? “Scénariste pour l’animation”, c’est un savoir-faire ? C’est un métier ?!
Ah bon, ce métier, collaboratif et non pas strictement “individualiste”, est principalement vivable/rentable si l’on se plie aux règles contraignantes imposées par l’industrialisation de l’animation ? Autrement dit, si l’on exerce pour la série TV et le long métrage, et plus rarement pour le format court ?
Quoi, la majorité des scénaristes d’animation industrielle sont autodidactes et issu.e.s de cursus universitaires sans liens avec l’image animée ? Ah mais cela explique beaucoup choses !
Comment ? Seulement en 2023, commencent à se multiplier les formations professionnelles spécifiquement dédiées aux scénaristes d’animation ? Des formations qui intègrent dans l’écriture la connaissance précise des spécificités de production, de fabrication et de diffusion de l’animation ?

Bon, maintenant vous savez ce qui vous/nous reste à faire…