Le secteur de la création animée en temps de COVID

Le secteur de la production animée – cinématographique, audiovisuelle et interactive – est relativement peu impacté par la crise sanitaire actuelle et ses périodes alternées de confinement-reconfinement. S’il se trouve évidemment des professionnel/les (principalement sous statut indépendant) qui tirent la langue et des conditions de travail dégradées par les contraintes de protection et de distanciation, la crise COVID révèle que les caractéristiques propres à la production animée confèrent à cette dernière une capacité singulière de résistance, voire de résilience, aux bouleversements qui la touchent.

Pour s’en convaincre, on pourra lire d’abord le dernier édito publié par le Syndicat des Producteurs de Films d’Animation, récemment rebaptisé (en juin dernier), Anim’France 😉
Un édito qui fait néanmoins le constat de plusieurs points noirs (taxation improbable des plateformes de diffusion en faveur de la production locale, suppression de France 4, …) sur l’horizon à court et moyen terme de la production nationale de contenus linéaires, c’est-à-dire hors contenus ludo-interactifs et effets spéciaux. Car si l’on intègre ses deux derniers secteurs d’activités comme parties prenantes de la création animée, le constat s’embellit sensiblement.

Parmi les raisons de cette adaptabilité du secteur de la création animée face à la crise, on peut invoquer schématiquement les arguments suivants :

Des processus de fabrication quasi-intégralement informatisés et fortement dématérialisés
Que ce soit dans le contexte industriel (studios) ou dans celui, “artisanal”, des indépendants, la fabrication de contenus animés est presque intégralement digitalisées : numérisation (vectorisation ou scan) des dessins et des modèles virtuels (personnages et décors) en 2D et en 3D, systématisation des échanges de fichiers par Internet, télétravail optimisé (y compris dans la gestion de production), etc.

L’animation en volume (stop motion) n’échappe pas à cette digitalisation. Bien que cette approche technique reste basée sur la prise de vue d’éléments palpables sur un plateau de tournage, la captation et le traitement de l’animation y sont dépendants d’outils numériques (matériels et applications). On l’a vu notamment lors des séances “works in progress” d’Annecy 2020, les tournages en cours des films d’Alain Ughetto ou de Signe Baumane, par exemple, ont été affectés par les périodes de confinement mais ont rapidement su compenser une grande partie des contraintes imposées par la pandémie sur les équipes de travail.

Une évolution de la demande de contenus animés
Elle est corolaire des changements des modes de consommation des contenus narratifs et/ou ludo-pédagogiques, linéaires et/ou interactifs : à la demande, à tout heure de la journée, sur n’importe quel support connecté, trans-médiatique (offre et demande déclinée sur différents médias et supports).
Parallèlement, on le sait, les amateurs de spectacle cinématographique collectif reviendront en masse dans les salles de cinéma hors période de restriction. L’entre-deux confinements, en septembre-octobre dernier, nous a fourni d’irréfutables preuves de l’attachement des publics, jeunes et adultes, aux films d’animation – familiaux ou artistiquement audacieux – projetés en salle de cinéma.

Dans les différents registres de la création animée, la demande de contenus va continuer d’augmenter, pour les jeunes publics mais aussi et surtout pour les publics adultes !
En témoignent l’augmentation simultanée des productions orientées spécifiquement vers les publics mûrs et de la proportion croissante de spectateurs adultes (non-accompagnés d’enfants) dans les salles de cinéma.
Les différentes statistiques publiées chaque année par le CNC l’attestent. Les chiffres de 2019 seront d’ailleurs annoncés ce 9 décembre  sur la chaîne YouTube du Pôle Magelis d’Angoulême entre 15h et 16h.

L’accentuation de l’exode urbain et la généralisation du télétravail
Plusieurs adhérents de Normandie Animation – partiellement ou totalement indépendants de l’industrie audiovisuelle et installés de longue date au fin fond de la campagne normande – l’ont confirmé lors de notre dernière AG en septembre : les dernières réticences au télétravail de la part de leurs commanditaires (parisiens ou étrangers) sont tombées, sans impact sur la productivité et sur la qualité des prestations pour celles et ceux qui en avaient déjà l’habitude.
Cette évolution générale des rapports laboro-sociaux va accentuer un peu plus le phénomène d’exode urbain, étayé par la lame de fond des changements climatiques et de leurs conséquences sur les conditions de vie en milieu sur-pollué.
A la modeste échelle du réseau normand des professionnel/les de la création animée, ce phénomène était déjà manifeste bien avant la crise COVID. La quasi-totalité de nos nouveaux adhérents en 2020 témoignent concrètement de la réalité de cet exode urbain vers la région normande : proche de la région parisienne, modérément urbanisée, aux géographies naturelles variées et relativement préservées, entre mer et verdure. N’en jetez plus !

Autrement dit, la filière normande de la création animée (cinéma, audiovisuel, effets spéciaux, ludo-interactivité) est un levier puissant d’attractivité territoriale, une opportunité à saisir pour le dynamisme socio-économique de notre région.
A bon entendeur.

Le “Klub extraordinaire” de neodigital labellisé par l’État !

Imaginé par les équipes de conception du studio normand neodigital et Basile Bohard, son directeur de création, le Klub Extraordinaire a obtenu le label “action remarquable” de l’État !
A destination des personnes en recherche d’emploi, des jeunes peu ou pas qualifiés et des publics qui ne se rendent pas dans les structures d’orientation, cette expérience ludo-interactive et inspirante offre la possibilité à chaque visiteur de découvrir ses talents et d’établir son profil pour mieux se connaître lui-même.

En combinant la vidéo, l’éclairage, l’architecture, le son et les effets spéciaux, neodigital rassemble les publics autour d’un lieu hors normes itinérant dédié au plaisir à se révéler.
De la conception au design, en passant par la fabrication et l’intégration, jusqu’à la logistique et la communication, le studio neodigital propose ici la première d’une longue liste d’expériences immersives originales, créées en Normandie et exploitées en France et dans le monde entier.
Avec plus de 150 dates sur 2 ans, !a tournée du “Klub extraordinaire” est, pour l’instant, circonscrite au territoire de la région Centre- Val de Loire.

Pour en savoir plus sur le studio neodigital
Basé à Bernay depuis plus de 10 ans, ce studio expérientiel réinvente la façon de transmettre les savoirs en combinant la création de contenus multimédias, la scénographie et le développement de nouvelles formes d’interactivité. Qu’il s’agisse de créer un lieu, un environnement ou des contenus immersifs, ses équipes s’efforcent d’insuffler un sentiment d’émerveillement afin d’explorer collectivement ou individuellement de nouvelles connaissances, de donner envie d’apprendre et de susciter la curiosité des publics de tous les âges.

 

Robin et Basile Bohard, co-fondateurs de neodigital

 

 

 

Off-Courts 2020

Cette année encore, Normandie Animation participera activement à la 21e édition du Festival Off-Courts de Trouville.
Un espace dédié à l’animation en Normandie accueillera, pendant toute la durée de la manifestation du 4 au 12 septembre, des ateliers d’initiation animés successivement par Imaka Films, Nicolas Diologent et Laniméa (école d’animation).

Différentes réunions interprofessionnelles sont prévues en marge du festival, en particulier les 9 et 10 septembre.

Le jeudi 10 septembre à 16h30, une table ronde publique visant dressera un état des lieux de la filière normande de l’animation. Elle réunira Hélène Moinerie (directrice de Laniméa), Nicolas Diologent (auteur, réalisateur indépendant), Stéphane Piéra (auteur, producteur, président de l’Association Nationale du Cinéma d’Animation) et Denis Darroy (directeur de Normandie Images, agence régionale du cinéma et de l’audiovisuel). La rencontre sera modérée par Luce Grosjean (distributrice et fondatrice de la société Miyu Productions, qu’on ne présente plus).

> Vous pouvez visionner cette rencontre filmée.

 

Candidater pour l’unique école d’animation implantée en Normandie

La 3e et dernière session de candidature pour Laniméa est ouverte !
L’école forme aux métiers d’animateur 2D/3D traditionnel et digitale, layoutman (maquette de plans et de mise en scène) et storyboarder (dessin du scénarimage/storyboard d’un film).

ADMISSION en 2 étapes
Vous avez jusqu’au dimanche 30 août 2020 minuit pour constituer votre dossier et le soumettre.
Après l’étude et dans le cas où votre dossier serait retenu, vous serez informés par mail début mai 2020 et vous sera proposé un rendez-vous pour un entretien d’une trentaine de minutes. Vous devrez alors être muni de votre portfolio avec vos dessins originaux.

• Le site web de Lanimea
• Sa page Fessebouc
• Le formulaire de candidature en ligne

 

 

 

 

 

 

Plein d’anim’ débridées par Nikodio

 

Nul doute que la période actuelle d’interminable confinement est propice à la (re)découverte d’un aspect relativement ignoré de la création animée, à savoir l’animation “alternative”, fabriquée “avec les moyens du bord”, en toute indépendance et non-conforme aux standards (de production et de diffusion, notamment). Une animation libertaire et expérimentale (questionnant en permanence son essence-même) qu’on l’on pourrait qualifier – pour aller vite et faire branchouille – d’animation “DIY” (Do It Yourself) ou “FALMDB” (Faite Avec Les Moyens du Bord, mais c’est moins glamour).

En Normandie, l’un de ses activistes les plus prolifiques voit ses travaux et collaborations éclairer de toutes parts.
• Dans les épisodes 174, 175 et 176 de l’excellente web-série “Mon œil” produite pour les enfants par le Centre Pompompidou.
• Dans le dernier clip du groupe King Biscuit, lequel a bénéficié du plan 2018-2021 de “Soutien à la création vidéomusicale en Normandie“.
• Dans “Mess Around”, l’un des précédents clips pour le même groupe, réalisé par Nikodio en 2017, qui intègrera prochainement la programmation jeunesse de “Sauve qui peut le court métrage” en région Auvergne-Rhône-Alpes. On pourra à l’occasion visionner ce court making of qui fait prendre toute la mesure de la fabrication “à la maison” de films animés.


• Enfin, en attendant de profiter en plein air de son projet de valorisation de l’ancien ossuaire de l’Aître Saint Maclou de Rouen, réalisé en collaboration avec la société Akarah, Nikodio nous propose quelques avant-goûts prometteurs.
Ce site historique en plein cœur de la capitale normande est actuellement en cours de rénovation. Il accueillait, jusqu’en 2014, l’école régionale des Beaux Arts dont les étudiants pouvaient apprécier dès l’entrée un énigmatique chat momifié.

 

 

 

 

 

Report des séances de “La crème de la crème 2019-2020”

Méchant virus et confinement ont eu raison de toutes les séances de notre programme itinérant prévues en avril et, selon toute vraisemblance, auront aussi la peau de celles planifiées en mai.
Ces séances publiques seront donc exceptionnellement reportées en fin d’année 2020 et notamment pendant la Fête du Cinéma d’Animation, en octobre.
Quelques projections supplémentaires seront possibles pour les salles qui n’avaient pu se positionner juqu’ici.

Le programme 2020-2021, initialement envisagé à partir de septembre prochain, commencera sa circulation à partir de janvier 2021.
beaucoup de choses peuvent contrecarrer nos plans d’ici là. On vous tient au courant !

 

 

Le virus du film

 

 

On l’a ou on ne l’a pas.
Quand on l’a, même confiné et astreint à occuper ses petits monstres, c’est fou ce que ça peut produire !

Voici l’œuvre d’Anthony Gandais, réalisée en famille, dans le cadre du KINOCAEN Wide Web du 30 mars au 2 avril 2020,
L’intrépide envoyé spécial de Normandie Animation est parvenu à obtenir quelques confidences exclusives de Mélie Gandais (6 ans), qui incarne avec talent le monstre rose.
A la question “qu’as-tu pensé en entendant un monstre parler avec ta voix ?”
Réponse (mot pour mot), après avoir admis ne pas s’être reconnue dans un premier temps : “J’aimais bien entendre ma voix. C’est mon amour, ma voix.
Tout est dit.

 

 

 

Panorama Ciclic 2020

Vous exercez en Normandie et vous souhaitez solliciter des aides publiques pour développer et/ou produire un projet d’animation (court, long, série, interactif).
Vous savez déjà, ou vous saurez très vite, que peu d’options locales s’offrent à vous.
Grosso modo :
1) Vous pouvez candidater auprès des collectivités territoriales de la plupart des autres régions de France et, de fait, émigrer – provisoirement ou définitivement – pour espérer vivre de votre passion.
D’autres, et pas qu’un peu, l’ont fait avant vous et ils n’en sont pas morts.
2) Vous pouvez faire montre d’un peu plus de courage (ou d’inconscience, c’est selon) et contribuer avec nous à ce que la Normandie redevienne un jour prochain, la terre de fabrication de belles images qu’elle était, il y a encore peu de temps, depuis au moins un bon millénaire.
3) Vous pouvez renoncer à quémander quoi que ce soit et rester dans votre coin à ronchonner que “l’animation est certes un sacerdoce mais faut bien bouffer.”

Quoi qu’il en soit, vous avez tout intérêt à vous informer des mécanismes publics à l’œuvre un-peu-partout-sauf-chez-nous, pour favoriser le développement de filières solides de création de contenus audio-visuels animés – lesquelles garantissent aux territoires qui les font naître et grandir d’importants retours sur investissements, y compris en terme d’image de marque internationale.
Aussi, vous ne regretterez pas d’avoir jeté un œil sur tout ou partie du “Panorama des interventions territoriales” que publie Ciclic pour saluer l’arrivée de l’inoubliable printemps 2020.

Voici la prose officielle :

Chaque année, Ciclic, agence régionale du cinéma et de l’audiovisuel de Centre-Val de Loire, diffuse son Panorama des interventions territoriales 2020. Celui-ci recense et analyse les soutiens mis en place par les collectivités françaises (régions, départements, villes) en faveur du cinéma et de l’audiovisuel, en partenariat avec le CNC.

Pensé comme un véritable outil de recherche et d’observation du secteur du cinéma et de l’audiovisuel, cet outil offre de nouvelles fonctions ajustées aux pratiques des usagers de cette publication, qu’ils soient professionnels, responsables ou gestionnaires de fonds de soutien ou encore observateurs de ce secteur d’activité.

Retrouvez dans ce Panorama :

En bonus, voilà ce que ça donne quand on synthétise le tout sous forme de classement des aides territoriales et qu’on y met en exergue notre belle région, pourtant si idéalement située pour favoriser le développement d’une filière, par ailleurs fortement “numérisée”, garante de retombées économiques, d’employabilité durable et d’attractivité territoriale.
> tableaux 2018 et 2019 des aides territoriales à l’animation

 

 

 

De l’importance de regarder à peine plus loin

Le communiqué annonce : “Dans le cadre de la Game Cup, 1ère coupe de France de la création indépendante de jeux vidéo, dont la phase finale de remise des prix se déroulera à Angoulême le 16 avril, le Pôle Image Magelis organise un colloque d’une journée, la Game Conf, en invitant des protagonistes de premier plan à débattre des enjeux structurels de la filière du jeu vidéo. Le programme de cette journée professionnelle rassemblera des intervenants de qualité autour de conférences inspirantes ponctuées de moments de [réseautage] afin de favoriser les échanges et retours d’expériences.”

Cette rencontre propose sur la journée du 17 avril 2020, une série de conférences et de tables rondes dédiées à l’entrepreneuriat indépendant dans l’industrie du jeu vidéo. Laquelle, rappelons-le, participe pleinement du vaste secteur de la création animée et pourrait tôt ou tard fusionner avec l’industrie du cinéma d’animation.

Parmi les intervenants, sont déjà annoncé(e)s :
• Sébastien Bénard – Développeur freelance à l’origine de Dead Cells
• Davy Chadwick – CEO PopScreen Games
• Exserv – Auteur, Streamer et Game Designer
• Laura Fournier – Project and communications manager chez ICO Partners
• Miryam Houali – CEO Accidental Queens
• Caroline Imbert – Communicante spécialisée Stratégie digitale & Réseaux sociaux
• Francis Ingrand – CEO Plug In Digital and Dear Villagers
• Laetitia Jaeck – Directrice générale chez Lylo Media Group
• Adrien Larouzée – Video game co-production and publishing ARTE France
• Jehanne Rousseau – CEO de Spiders
• Célia Roy – Chef de Projet Digital et Social Media Manager Freelance
• Laura Saada – Line Producer à Playdigious

Pour s’inscrire, c’est ici.

 

Mon Œil !

« MON ŒIL », la web-série du Centre Pompidou adressées aux enfants se focalise en ce moment sur le cinéma d’animation.
Elle diffuse notamment des films du collectifs rouennais HSH, dont l’inénarrable Ouature de Paatrice Marchand et Nikodio et d’autres espiègleries ciné-graphiques libertaires du même tonneau.
Parallèlement, de nombreuses fiches pédagogiques explorent à hauteur d’enfant les fondamentaux de la création animée.
Une série utile et fun, à consommer sans modération donc.

Un concentré de création à découvrir chaque mercredi grâce à la nouvelle web-série du Centre Pompidou « Mon œil ». Spécialement conçu pour les enfants à partir de 5 ans, accessible gratuitement sur tablette, smartphone et ordinateur à travers le site du Centre Pompidou, ce programme hebdomadaire d’une dizaine de minutes propose une série de courtes vidéos et animations autour de thèmes très variés : assises emblématiques du design, fondamentaux de la création (le point, la ligne, la forme…), œuvres vidéos d’artistes contemporains…. « Mon œil » est l’occasion pour les enfants de découvrir de façon divertissante les œuvres de la collection du Centre Pompidou. Ne reste plus qu’à ouvrir grand les yeux !