Fontevraud 2024

Les 18 et 19 octobre prochains se déroulera la 13e édition du rendez-vous incontournable des cinéphiles animavores, préoccupés par la question essentielle de l’écriture du film d’animation. Oui, il y en a !
Le cadre est toujours aussi exceptionnel, le programme toujours aussi hors normes, les rencontres/débats/conférences toujours aussi inspirants, les invités toujours aussi prestigieux, le réseautage y est toujours aussi convivial

Quelques films à ne pas manquer prochainement

Vous le savez maintenant, le quatrième trimestre de l’année est traditionnellement surchargé en sorties de films d’animation, en particulier en octobre. Merci la Fête de l’animation, merci les vacances de la Toussaint et merci Halloween !
Voici une sélection d’œuvres qui n’auront pas nécessairement la visibilité médiatique qu’elles méritent et que nous vous conseillons néanmoins fortement de ne pas louper.
La plupart d’entre elles seront notamment programmées en un même lieu (devinez où) lors d’un rendez-nous exceptionnel fin octobre 😉

Look Back de Kiyotaka Oshiyama est une magnifique histoire d’amitié et d’abnégation artistique, adaptée du manga éponyme de Tatsuki Fujimoto (Chainsaw Man). Ce mélodrame singulier, résolument adressé aux adolescents et aux adultes, devrait passer inaperçu des médias et des publics malgré son esthétique et son scénario quasi-parfaits, en dépit de son animation magistrale et du renversement inattendu qui propulse soudainement le film très loin de la chronique adulescente banale.
> sortie en salles uniquement les 21 et 22 septembre (bureau des pleurs)
> visionner la bande-annonce

Maya, donne-moi un titre de Michel Gondry célèbre de nouveau le bricolage cinématographique, en l’occurrence l’animation DIY (faite maison, avec les moyens du bord) et démontre brillamment, une fois de plus, que ce n’est pas dans les super-productions luxueuses qu’il faut chercher la créativité débridée et l’essence profonde du cinéma image-par-image.
> sortie en salles le 2 octobre
> visionner la bande-annonce

• Avec Sauvages, second long métrage du réalisateur de Ma vie de Courgette Claude Barras, celui-ci prolonge son travail autour de la ciné-marionnette (stop-motion) émotive et s’attaque à la fable écologique sur le ton de la comédie familiale. Déforestation, anéantissement du vivant, épuisement des ressources naturelles, désastres collatéraux, tous les bienfaits glorieux des êtres humains (les véritables sauvages ?) y sont condensés pour la plus grande joie de tous les spectateurs, petits et grands.
> sortie en salles le 16 octobre
> visionner le teaser

Angelo et la forêt mystérieuse d’Alexis Ducord et Winshluss présentent un récit mainstream, dans la grande lignée des comédies-doucement-horrifiques-américaines-opportunément-exploitées-pour-Halloween. Toutefois, on sera surpris par cette production française hybridée et marquée par l’humour caustique de Vincent Paronnaud (alias Winshluss), fer de lance de la BD punk made in France.
> sortie en salles le 23 octobre
> visionner la bande-annonce

Flow est le second long métrage de Gints Zilbalodis. Fort du succès d’Ailleurs (réalisé quasiment seul en 2020), voilà le cinéaste letton et surdoué sur la rampe de lancement vers son orbite stratosphérique imminente, avec une œuvre contemplative, quasi-muette, palpitante, visuellement époustouflante et inspirée. Sans conteste le film d’animation-événement de 2024 !
> sortie en salles le 30 octobre
> visionner la bande-annonce

• Bien qu’il ne bénéficie pas (encore) d’une distribution en salles, le documentaire de Brice Vincent consacré à l’écran d’épingles inventé par Alexandre Alexeieff (quoi, vous ignorez qui était ce génie ?!) et aux artistes qui continuent d’en explorer les potentialités artistiques, circulera ça et là, grâce notamment à l’AFCA.
> Pourquoi l’écran d’épingles ?

D’ores et déjà, se profilent à l’horizon deux autres longs métrages attendus :
La plus précieuse des marchandises de Serge Hazanavicius (sortie : le 20 novembre)
Slocum et moi de Jean-François Laguionie (sortie : le 29 janvier 2025)

Festival Off-Courts 2024

Du 7 au 13 septembre à Trouville-sur-Mer, se déroulera la 25e édition des “Rencontres France-Québec autour du court métrage”, autrement dit du Festival Off-Courts.
Parmi les nombreux rendez-vous au programme, quelques films d’animation – français et québécois – en compétition, un atelier permanent et ouvert à tous les publics proposé par l’école Lanimea (“Le monde du cinéma d’animation”) et l’incontournable “jeudi normand” pour réseauter sans entraves avec une grande partie des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel de la région.

Géant Beaupré d’Alain Fournier (Québec)

Pendant ce temps-là, da’lleu Sud

On ambitionne de devenir le 3e pôle d’imagerie en France. Ce beau projet est porté par nos homologues de SudAnim qui ont bien compris – eux – que l’union fait la force et qu’en 2024 cela n’a plus beaucoup de sens de développer des filières distinctes quand tout est hybridé, qu’animation, jeux, vidéos, effets visuels numériques partagent quasiment les mêmes talents, les mêmes compétences et les mêmes enjeux.

Pour inspiration (??), le programme des missions 2024 de SudAnim

Fish & Films 2023

A l’extrémité Ouest de la région, la 3e édition du Festival du court métrage britannique et normand se tiendra du 30 novembre au 3 décembre à Granville.
Le dense et beau programme de cette manifestation fait une petite place à l’animation britannique – laquelle ne s’est jamais aussi mal portée – avec les films de Tessa Moult-Milewski (Curiosa), de Lilain T. Mehrel (Musica Quarantena), de Mai Vu (Spring Roll Dream), de John Stevenson et Aiesha Penwarden (Middle Watch).

Nuit Miyazaki au Café des Images (14)

En attendant le programme complet, veuillez noter sur vos tablettes ce petit événement qui viendra solder en beauté le mois de novembre 2023 marqué par la sortie du dernier long métrage du cinéaste japonais Hayao Miyazaki, Le garçon et le héron, et son amusante sur-médiatisation.
Après l’engouement, la surprise et le désemparement face à cette œuvre ultime aux intentions mystérieuses, le cinéma normand Le Café des Images (Hérouville Saint-Clair) – où s’expose depuis près de 28 ans la production animée haut-de-gamme, populaire et pointue – proposera, entre autres, la (re)découverte commentée de classiques miyazakiens (dont certains restent étrangement trop méconnus), une approche inédites des thématiques centrales (et néanmoins étrangement peu médiatisées) qui jalonnent l’œuvre du maître, un éclairage “pour “tout public” sur les séries TV mises en scène et/ou réalisées avant la création du Studio Ghibli.

Cette nuit complète, du crépuscule à l’aube, sera tout sauf un marathon pour binge watchers, qu’on se le dise !

Premier crowdfunding pour un film d’étudiante

Oui, vous ne rêvez pas ! Il aura fallu attendre 2023 pour assister au lancement de la première campagne de financement participative pour un film de fin d’études normand. Ce projet téméraire porté par Océane Thibault (Lanimea, Caudebec-lès-Elbeuf) marque peut-être le signe de quelque chose.
D’un élan qui en inspirera d’autres ? D’une prochaine rubrique regroupant toutes les initiatives de ce type sur ce site (quand vous voulez les jeunes !) ? D’une farouche détermination emblématique de notre filière naissante, qui existera tôt ou tard, laborieusement mais sûrement, en dépit de…
Ah non, c’est vrai faut pas le dire, sinon on va se faire gronder.

Rencontre “Maternelle au cinéma”

En préfiguration du lancement à titre expérimental, à la rentrée prochaine, du nouveau dispositif d’éducation à l’image “Maternelle au cinéma” dans le Calvados, Normandie Animation s’associe à la coordination départementale d’École & Cinéma pour organiser une rencontre d’échanges pour questionner la pertinence – dont beaucoup doutent encore – et l’efficience de ce nouvel outil de sensibilisation à l’expérience cinématographique dès 3 ans.
Coïncidence (?) le catalogue de films de “Maternelle au cinéma” est particulièrement riche en films d’animation, en grande partie de marionnettes.
Coïncidence (??) cette rencontre est opportunément organisée en marge de l’exposition “Les fables de Niki Lindroth von Bahr“, laquelle éclaire parallèlement les spécificités et accessibilité de l’animation stop-motion.
Coïncidence (???) cette opération se déroulera le mercredi 3 mai, de 14h à 16h dans l’auditorium de la Bibliothèque Alexis de Tocqueville à Caen.

Accès libre et principalement réservé aux enseignants et autres passeurs impliqués dans la médiation culturelle, l’éducation aux images et médias, aux exploitants de salles de cinéma.
Renseignement et inscription (gratuite) auprès de Pierre Gallo (Académie de Normandie) : pierre.gallo@ac-normandie.fr

Télécharger le communiqué de la rencontre

 

Rencontre interpros Normandie Films/Normandie Animation

A l’issue de la première Semaine Animai (mai 2022), plusieurs propositions ont été exprimées par les participants afin de favoriser le développement de la filière professionnelle de la création animée en Normandie.
C’est ainsi qu’une journée entièrement consacrée aux étudiants en cinéma s’est tenue le 7 septembre 2022 dans le cadre de la 23e édition du Festival Off-Courts.
C’est ainsi que différentes ressources sont désormais publiées sur ce site ou transmises aux futurs professionnels qui le demandent.
C’est ainsi que se tiendra le 13 janvier 2023 à Caen une première réunion de travail entre des producteurs normands (adhérents de Normandie Films) et des professionnels – et futurs professionnels – de l’animation pour lever les freins et les verrous qui empêchent les uns de travailler avec les autres.

Cette rencontre est d’ores et déjà complète !
Nous entendons renouveler cette initiative en faveur du développement et de la structuration de la filière régionale “cinéma/audiovisuel/numérique”, mission principale s’il en est de Normandie Animation.

Addendum (janvier 2023) :

 

Des séances aux petits oignons pour les étudiants normands en animation

Il existe actuellement en Normandie deux campus où se concentrent un contingent non-négligeable et croissant d’étudiants en animation. Le premier est situé à Caudebec-lès-Elbeuf (76), le second à Caen (14).
Pour tous les futurs professionnels formés à Lanimea et dans la section “animation 3D/gaming de Brassart, les salles de cinéma à proximité de ces campus proposent des séances dédiées et des programmations sur mesure, à des tarifs préférentiels.

A Elbeuf, le cinéma Grand Mercure, à 10 mn à pieds de l’école, réserve chaque semaine une séance aux étudiants de Lanimea.
Dès le 27 août prochain, quelques jours avant la quatrième rentrée de l’école d’animation, c’est Memories qui sera programmé !
Memories, c’est un long métrage d’animation japonais omni-bus (composé de trois segments réalisés par trois artistes différents) sorti en 1995, jamais exploité en France au cinéma avant le 24 août 2022. Memories, ce sont, entre autres, le coup de grâce donné aux space opera animés nippons des années 80/90, des velléités évidentes à se rapprocher des animations auteuristes européennes et russes, les prémices du cinéma de Satoshi Kon (scénariste, décorateur, mettre en scène du premier segment), un flamboyant hommage à Kubrick (Magnetic Rose), une farce apocalyptique qui résonnera forcément avec notre bonne vieille crise COVID (Stink Bomb), un implacable plaidoyer anti-militariste (Cannon Fodder)… Bref, un ensemble de très haute volée.

En périphérie de Caen, au Café des Images (Hérouville Saint-Clair), un récent partenariat privilégié ambitionne d’amener les étudiants de Brassart (à deux arrêts de tram du cinéma) vers des découvertes cinématographiques sur grand écran.
Une première séance se prépare pour la mi-octobre, à l’occasion de la Fête du cinéma d’animation”, avec un programme de courts métrages particulièrement fort.

Autrement dit, en attendant que se concrétise la mécanique vertueuse “les écoles attirent les studios qui attirent les écoles, et ainsi de suite” tant attendue par notre filière, les étudiants en animation en Normandie (120 à 150 par an dans les deux prochaines années) devraient d’ores et déjà dynamiser la fréquentation des salles de cinéma qui sauront leur proposer, avec ou sans opportunisme, de quoi vraiment satisfaire leur appétit et leur culture cinématographiques animés.

Reprendront-ils pour autant goût à l’expérience collective de la salle de cinéma ?