S’il est bien sûr trop tôt pour connaître les retombées économiques des festival et marché internationaux du film d’animation d’Annecy (plus de 19 millions d’euros en 2019 sur une seule semaine), le service après-vente du plus-important-événement-culturel-de-l’univers-dédié-à-la-création-animée-dans-toute-sa-diversité-hybridée publie le bilan de son édition 2024, lequel est plus qu’impressionnant.
Quant à son palmarès, il a le grand mérite de célébrer à juste titre la stop-motion déviante d’Adam Elliot, le talent de Gints Zilbalodis (3D “temps réel” contemplative), les pousses-pieds portugais, la science-fiction féministe, la fraternité face à la calvitie, le chat “uncanny valley” de Pictoplasma, la liberté d’Alfred Nakache, la queerness des carottes. Autrement dit, un excellent cru.
Mais attention au revers de la médaille ! Le rédacteur en chef du média étasunien Cartoon Brew, Amid Amidi (habitué d’Annecy depuis des décennies) publie parallèlement une charge aussi sévère que lucide qui illustre le fait que les limites de cet événement ont probablement été dépassées.
Un constat amer en trois points (traduction littérale) :
“1. Annecy est victime de son propre succès
2. La connerie des entreprises ruine l’événement
3. Annecy devient un danger de santé publique”
Le rabat-joie oublie de préciser que les symptômes qu’il décrit, depuis son lit avec un COVID choppé sur les bords du lac, ont déjà fait fuir pas mal de professionnels depuis le début des années 2000.