Un (autre) petit-grand pas pour la Normandie !

L’unique école normande entièrement dédiée à la création animée (2D, 3D, stop-motion), Lanimea, rejoint le RECA (Réseau des Écoles françaises de Cinéma d’Animation). Et c’est un petit événement.

Le RECA est une association lancée en 2012 qui fédère actuellement 34 établissements de formation professionnalisante aux métiers de l’animation et des effets visuels numériques (VFX).
Dans le contexte explosif actuel (crise sectorielle, tension du marché, sur-saturation de l’offre de formation, …), le réseau d’écoles développe un processus de labellisation, plus contraignant qu’il ne l’était jusqu’ici, obligeant ses établissements adhérents à la transparence sur les chiffres d’employabilité de leurs diplômé.e.s et à des audits plus réguliers.

Un petit-grand pas pour la Normandie !

A partir du 5 avril, Moodz, réalisée par Marie-Laure Pitschon-Lautric, sera diffusée sur France 5 et sur la plateforme Okoo. Et, mine de rien, ceci constitue un petit événement en soi.
Il s’agit de la toute première série télévisée animée, de 52 épisodes de 7 minutes, adressée aux publics preschool (3-5 ans), soutenue à hauteur de 200 000 € en 2023 par le fonds d’aide normand à l’audiovisuel, depuis que ce dernier existe. Vous avez bien lu !
Un soutien conditionné notamment par le pré-achat d’un diffuseur et bien sûr par la “normanditude” avérée de tout ou partie de son équipe de production. C’est donc Marie-Laure, parallèlement autrice graphique du projet, qui remporte le pompon et inaugure ainsi le début d’une nouvelle ère pour la filière régionale des industries créatives.

“Industrie”, le gros mot est lâché !
Car pour qu’une région puisse profiter des retombées économiques sonnantes et trébuchantes de la production animée (emplois durables et non-délocalisables, rayonnement international, ruissellement sur les autres secteurs de la création audio-visuelle, …), il faut sur son territoire des producteuristes porteurs de projets ambitieux, des écoles et des studios de fabrication. Autrement dit, un véritable écosystème industriel.

Félicitations chaleureuses pour ce fait d’armes historique !

Une étude sur la réalisation en animation

Réalisée auprès des membres de l’Union des Réalisatrices et Réalisateurs, cette étude dresse, avec le regard aguerri d’une majorité de répondants ayant 10 voire plus de 20 ans d’expérience dans la réalisation d’œuvres animées, un état des lieux des conditions concrètes d’exercice professionnel dans le monde merveilleux des petits Mickey.
Ses conclusions soulignent la nécessité de réajuster les méthodes de travail, pour améliorer notamment le rapport de confiance entre producteurs et réalisateurs.

Pour lire cette étude

On PIAFF d’impatience

La prochaine et imminente édition du Festival international du film d’animation de Paris (PIAFF) se déroulera du 16 au 19 janvier au Studio des Ursulines (salle de cinéma “art et essai” du 5e arrondissement). Lentement mais sûrement, cette manifestation impose une programmation exemplaire et exigeante : 10 séances de compétition autour du courts-métrages d’animation, des films de genre, de l’animation expérimentale, des documentaires, des clips, toutes techniques confondues (IAG incluses).
Parmi les temps forts de cette édition, la rencontre avec le réalisateur Boris Labbé et son compositeur Lucas Fagin autour de leur œuvre Glass House, présentée parallèlement en version longue (40 minutes).

Bingo !

On l’a bien entendu à Angoulême récemment, le militantisme franc-du-collier du collectif “Les Intervalles” portent ses fruits et fait clairement bouger les lignes. Synthétisées et publiées avec des moyens dérisoires, beaucoup d’huile de coude et une passion indiscutable, leurs remontées de terrain, de plus en plus massives et documentées, sont autant de pavés dans la marre des Bisounours.
Le dernier en date résume en creux les enjeux présents et à venir de l’ensemble des secteurs de l’imagerie et du marché en pleine mutation de la fabrication de contenus animés. Nul doute qu’il aidera un tant soit peu à optimiser une filière d’excellence qui aspire à l’être – excellente – en tous points.

Et pour reprendre espoir (si besoin était), vous pouvez aussi écouter l’instructive discussion sur la chaîne SoftPower “Comment sauver l’animation française“. On y entend des pistes de réflexion et d’engagement très inspirantes.

De nets progrès mais peut mieux faire

L’Observatoire de l’égalité femmes / hommes (Ministère de la Culture / CNC) a publié le 14 novembre dernier son rapport annuel sur l’évolution de la place des femmes dans les secteurs connexes du cinéma (live action, documentaire, animation) et de l’audiovisuel (tv, plateformes, …).
Ce document aussi salutaire qu’instructif propose :
• un panorama global de l’emploi des femmes dans les secteurs du cinéma et de
l’audiovisuel,
• des statistiques concernant la place des femmes dans la réalisation de films cinématographiques, dans la réalisation et l’écriture de programmes audiovisuels, parmi les chefs de poste de la production audiovisuelle.

Et pour l’occasion, toutes nos félicitations à Émilie Tronche, autrice et réalisatrice de la série animée de l’année (voire de la décennie), pour son prix de la “Personnalité de l’année dans le secteur de l’animation” décerné par Écran Total (veille professionnelle).
Plus de 4 millions de visionnages pour Samuel, toutes plateformes confondues…

L’emploi dans la production d’animation en 2023

Vous aimez lire ?
L’état du marché de la création animée vous concerne un tant soit peu ?
Vous vous inquiétez de la crise en cours ?
Prenez le temps de parcourir la récente étude publiée par Audiens et Anim’France.
Elle ne vous rassurera peut-être pas complètement mais vous montrera des signes plus qu’encourageants.

Vous n’aimez pas lire ?
Voilà des images qui bougent :