C’est en pleine 76e édition du Festival de Cannes que Mme Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture, a présenté ce vendredi 19 mai 2023, les lauréats de l’appel à projets « La grande fabrique de l’image » de France 2030.
Ce plan d’investissement à hauteur de 350 millions d’euros est fléché en direction de studios de tournage (vues continues et animation), d’unités de production d’effets spéciaux et de jeux vidéos, et d’organismes de formation aux techniques de l’imagerie (de l’écriture à la post-production).
Le signal est fort, l’annonce historique, oui “historique”. Il témoigne – enfin – d’une prise de conscience au plus haut niveau des enjeux et bénéfices économiques pour les territoires qui investissement dans ce secteur d’activités éminemment transversal.
“1€ d’argent public = 7,6€ de retombées” directes pour les caisses du territoire d’accueil des entreprises de fabrication de contenus cinématographiques/audiovisuels/numériques, annonce fièrement le dossier de presse officiel.
Complétons en surenchérissant : contrairement au cas de l’accueil de tournage de grosses productions (finalement assez rares, comme Les trois mousquetaires) qui génèrent des retombées immédiates, très localisées et provisoires, l’implantation d’un studio d’animation entraîne des retombées bien plus importantes (entre 10 et 14 € pour 1€ investi), durables puisqu’il s’agit là d’emplois, d’impôts et de charges inhérentes, bénéficiant au territoire d’implantation, emplois difficilement délocalisables.
Si cette annonce ne peut que réjouir les ardents promoteurs de la filière artistique et économique globale de la création animée (cinéma, série, VFX, jeux vidéos), elle nous laisse un petit goût amer au constat de l’absence totale de projets normands au tableau d’honneur de la “Grande fabrique de l’image”. Laquelle constitue , selon les mots de Mme Abdul-Malack « la relève du cinéma, de la création audiovisuelle et numérique que nous sommes en train de créer ! Cette relève va se déployer dans douze régions, autour de pôles d’excellence pour les tournages, la production numérique et la formation, qui seront vecteurs d’attractivité, d’emploi et de dynamisme, tout en étant vertueux sur le plan écologique. Notre ambition est d’élargir et de diversifier le vivier de talents, aussi bien créatifs que techniques, de développer les compétences de la filière et d’offrir à la jeunesse l’opportunité de porter de nouveaux récits pour nourrir nos imaginaires. »
Il sera toujours temps de redresser la barre, pour “France 2060” 😉