Qu’est-ce que la création animée ?

“Animation”, “image animée” ou “création animée” ?

« L’image animée » – formule officielle utilisée notamment par le CNC – correspond à un vaste champ d’expression pluridisciplinaire.
A l’avant-garde de l’hybridation des technologies, transversal par définition, laboratoire “transmédias” avant l’heure, le registre de l’image animée n’est plus, depuis un bon quart de siècle, réductible au seul registre du « cinéma d’animation ».
De plus, l’appellation « image animée » demeure insatisfaisante car elle semble exclure la relation fondamentale de l’animation au bruitage et à la musique.
A l’échelle du globe, la formule “animation étendue” (“expanded animation”) fait son chemin mais elle possède le fâcheux inconvénient de ne parler qu’aux initiés, et encore.
Aussi, en attendant mieux, nous choisissons de privilégier la formule plus ouverte de « création animée ».
Celle-ci étant tout à la fois « création artistique », « création numérique », « création technologique ».

 

La création animée se fonde sur les principes techniques de l’art cinétique. Lequel est doté d’un langage universel dont les origines remontent à la Préhistoire.

2° Si la création animée peut être industrielle (publicités, séries tv, longs métrages) et représente un poids économique important (la France demeure depuis deux décennies au troisième rang mondial des producteurs et exportateurs de contenus animés), elle est aussi artisanale, expérimentale, transdisciplinaire et nourrie par des auteurs/artistes indépendants.

La création animée est l’un des rares, sinon le seul, modes d’expression artistique qui embrasse et absorbe toutes les pratiques créatives existantes : écriture, dessin, peinture, sculpture, musique, danse, architecture, sciences, programmation informatique, …

On trouve la création animée – art de rendre des mouvements artificiels plausibles – dans les domaines d’activité suivants :
• la photographie (“cinémagraphe” documentaire et publicitaire, archives, chronophotographie artistique),
• l’illustration (jeunesse, publicitaire, éditoriale),
• les bandes dessinées (BD interactive, turbo-média),
• le cinéma (cinéma d’animation, cinéma hybridé, documentaires, effets spéciaux)
• le graphisme (design appliqué, motion design, web design, design d’objet, mapping, interfaces-utilisateurs),
• les jeux vidéos (“ludification” pédagogique, serious games),
• l’imagerie scientifique (médicale, archéologique, astrophysique, industrielle),
• la valorisation des héritages culturels (réalité augmentée de muséographie, contenus immersifs/3D relief, web-documentaires), matériels et immatériels,
• le spectacle vivant (théâtre, danse, performances, VJaying),
• les arts plastiques (installations cinétiques, performances, street art),
• les arts numériques (generative art, créations interactives multimédias, web création, immersifs ou “installatifs”),
• la communication commerciale (publicités, vidéo-clips, habillage infographique, affichage dynamique).

La création animée est partout : dans les espaces publiques urbains et ruraux, dans les salles de cinéma, dans les galeries d’arts, dans les festivals, sur l’Internet, sur les téléphones et autres objets connectés, dans les supports publicitaires.

Art de l’hybridation – des médiums et des médias – la création animée devrait – dans un monde cohérent – ignorer la discrimination.

Fer de lance de l’imagerie innovante, la création animée expérimente, anticipe et influence, le fond et la forme du paysage audiovisuel de demain.

La création animée est la première voie d’entrée des enfants vers la cinéphilie. A ce titre, son rôle dans l’éducation des publics à l’appréciation et à la compréhension des images et des sons est fondamental.