Wendy Griffiths et Stéphane Piera (Dark Prince) ont représenté Normandie Animation lors de la dernière édition rennaise du festival organisé par l’Association Française du Cinéma d’Animation (AFCA). Petit compte-rendu d’ambiance :
“Dans le cadre du Festival national du film d’animation de Rennes, s’est tenue une table ronde autour des problématiques de lecture des projets d’animation par des commissions mixtes ou majoritairement constitués de professionnels de la « prise de vue continue ». Modéré par la réalisatrice Vergine Keaton et organisée dans le cadre des ateliers de la SRF (Société des Réalisateurs de Films), cette table ronde s’est principalement concentrée sur le fonctionnement de la commission “aide avant réalisation” du CNC. Marc Benoît Créancier, producteur et actuel président de la commission, a mis en avant un pourcentage entre les projets soumis et les projets aidés plutôt en faveur des projets d’animation, et le soutien récent de deux projets d’animation expérimentales, prouvant ainsi la capacité des membres de la commission à se laisser séduire par des projets purement artistiques. Stéphane Piera, auteur-réalisateur et producteur, membre de Normandie Animation lui a rappelé l’important déséquilibre entre le travail demandé à un auteur d’animation pour présenter un projet et celui d’un projet non-animé, la grande majorité des projets aidés par les différentes commissions étant, soit déjà passés par le filtre d’aides au développement, soit des coproductions internationales à des stades très avancés. Ce déséquilibre certain explique pourquoi beaucoup moins de projets d’animation sont soumis dans les commissions nationales et régionales.
Dans la salle, Alexis Hunot, spécialiste de l’animation et actuellement lecteur pour le CNC, a aussi insisté sur le côté réducteur d’une comptabilisation des projets d’animation aidés sans prendre en compte le fait qu’un film d’animation puisse lui-même être un film de fiction, un documentaire ou un film expérimental, qu’il peut s’adresser à la jeunesse ou à des adultes. À ce titre, Stéphane Piera a souligné l’apparent succès dans les commissions mixtes de films hybrides mélangeant fiction et animation, preuve que ces films, plus proches de l’univers de lecteurs extérieurs au secteur de l’animation, trouvent malgré tout plus facilement un écho chez ces derniers. Comme toujours, le sujet, trop vaste pour être abordé en si peu de temps, a laissé de nombreux professionnels présents sur leur faim. À suivre donc.
Le festival lui-même est un espace très convivial, qui voit une belle présence des professionnels de la région Bretagne, mais aussi du petit monde de l’animation française. En parallèle des projections de films en compétition, des séances de pitch (présentation express) pour les projets de séries, de court-métrages ou d’expériences en réalité virtuelle, ont réuni de nombreux professionnels. Plusieurs ateliers dédiés à des “projets en développement” se sont déroulés parallèlement, dont l’un d’eux a retenu tout particulièrement notre attention, à savoir le making of passionnant de notre ami, Jérémy Clapin autour de son film, J’ai Perdu Mon Corps, prochainement en sélection à la “Semaine de la Critique” (Cannes) et au FIFA d’Annecy.
Peu de diffuseurs (Angèle Paulino de TV5 Monde était néanmoins présente) mais plusieurs acteurs de VOD/SVOD comme Benshi ou Universciné ont fait le déplacement pour exprimer, le 25 avril lors de la table ronde “le line-up des diffuseurs”, leur intérêt pour les films, séries, spéciaux ou court-métrages d’animation.
Enfin une table ronde sur les résidences destinées aux auteurs d’animation a mis en avant leur regroupement au sein d’un collectif et comparé plusieurs approches et retours d’expérience.”