Qui aide le plus l’animation ?

Le printemps donne chaque année l’occasion à Ciclic, agence régionale du cinéma et de l’audiovisuel en Centre Val de Loire, de publier son panorama annuel des aides territoriales (régions, départements, communautés de communes, communes) à la création d’images qui bougent.
Normandie Animation se fait alors une joie d’en isoler les soutiens spécifiquement dédiés au cinéma d’animation pour réaliser une belle carte très éloquente qui illustre à sa manière le volontarisme normande en la matière.

Pour rappel, le fonds d’aide normand dispose d’une seule aide dédiée à l’animation, soutien au développement de projet animé dont le montant total est de 40 000€/an, plafonné à 20 000€ par projet aidé (formats court, long et sériel confondus). Vous pouvez suivre sur cette page la répartition exacte de cette enveloppe.
Néanmoins, dans des cas plus rares, des projets de long métrage ou de série peuvent obtenir des aides conséquentes issues des soutiens à la production, comme ce fut le cas exceptionnellement en 2023 pour Marcel et Monsieur Pagnol (aide à la production de long métrage) et la série Moodz (aide à la production audiovisuelle).

Un salut solidaire à nos ami.e.s de Bourgogne – France-Comté.
Ne lâchez rien ! Tout vient à point à qui sait attendre longtemps.


Dans les coulisses de l’image animée

Du 24 au 27 avril 2025, la 3e édition du festival Les Révélations consacrera une partie de son programme à la création animée made in Normandy. Rendez-vous principalement le vendredi 25 avril à 20h30 au cinéma Sirius (Le Havre) pour une séance co-présentée par l’agence Normandie Images, l’école Lanimea et Normandie Animation.
Y seront projetés plusieurs films de fin d’études conçus par les étudiants de Lanimea (Swann Cordier, Jade Pélerbe, Lucile Annoot, Sacha Camillieri, Vincent Lannel, Victoire Perrier, Aurore Gardan et Carlos Alava Garzon) ainsi que des films de réalisatrices et réalisateurs confirmé.e.s, pensés/fabriqués ou produits en Normandie (Anthony Gandais, Ulysse, Anna Budanova, collectif HSHcrew et Calvin Antoine Blandin).

> le programme complet des Révélations

Vous êtes prévenu.e.s !

C’est la première fois qu’une organisation interprofessionnelle (disposant de si peu de moyens financiers et de tant d’huile de coude !) se colle à une telle étude d’intérêt public. Alors autant dire que cette dernière est aussi nécessaire à l’information générale que résolument salutaire pour la défense des droits des salarié.e.s du secteur d’activités de la création animée (et plus largement de toutes la filière “Images & Industries Créatives”).
Que vous soyez jeunes apprenant.e.s, néo-professionnel.les, voire en charge du déploiement sur le terrain des politiques publiques (formation, culture, économie), ce document synthétisant les réponses de plus de 1000 répondants vous sera très instructif, et peut-être même utile.

Les ciné-marionnettes de Wes Anderson à Paris

S’il ne s’est pas fait que des amis dans la communauté des animateuristes anglais, le cinéaste américain, fétichiste de la maison de poupées, a néanmoins pondu deux des longs métrages d’animation en stop-motion les plus remarquables de ces 20 dernières années, le brillantissime Fantastic Mr Fox (2009) et le plus discutable L’île aux chiens (2018).
Sans oublier ses petites merveilles fédératrices et impérissables, Rushmore et Moonrise Kingdom, soit dit en passant…

Du 19 mars au 27 juillet, la Cinémathèque française a la bonne idée de lui consacrer une exposition rétrospective, présentant notamment quelques décors miniatures et un panel important des ciné-marionnettes, protagonistes des deux films d’animation précédemment cités.

La preuve par l’image

Derrière l’avalanche de prix prestigieux – dont l’Oscar du meilleur long métrage d’animation attribué hier constitue l’acmé – qui s’abat sur Flow, il semble utile de rappeler ici ce qui fait le caractère révolutionnaire de cette œuvre à maints égards hors du commun.
1° Ce film a été réalisé par le cinéaste letton Gints Zilbalodis, précédemment coupable de plusieurs courts métrages et d’un long métrage , Ailleurs, écrits et conçus quasiment seul, au sein d’une industrie lettone du cinéma d’animation jusqu’ici quasi-inexistante.
Flow développe un récit post-apocalyptique, voire apocalyptique tout court (si l’on s’en réfère au plan final à la fin du générique) mettant en scène des animaux non-anthropomorphisés (sans caractéristiques et comportements humains, ou presque), sans le moindre dialogue ni chanson.
3° En dépit du fait qu’il n’est pas adressé spécifiquement aux jeunes publics, Flow est un carton d’audience – auprès de toutes les tranches d’âge – dans les salles de cinéma du monde entier, dont près de 500 000 entrées (sinon plus) en France et 1 million au Mexique.
Coproduit par la société française Sacre Bleu, il a été en grande partie fabriqué à Marseille et à Bruxelles par deux équipes de taille très modeste.
5° Conçu en images de synthèse, il s’appuie en grande partie sur la technologie “3D temps réel” (issue des jeux vidéos), laquelle permet une mise en scène immersive et une économie (de temps, d’argent, de ressources matérielles et énergétiques) spectaculaire. Le tout avec un pipeline de fabrication centré sur Blender (logiciel libre).
6° Son coût global avoisine les 3,5 millions d’euros, budget dérisoire pour un long métrage d’animation. A titre de comparaison (dixit Ron Dyens, son coproducteur sur France Inter, à partir de la 30e minute), le budget des films animés face auxquels Flow était en concurrence aux Golden Globes (puis aux Oscars) oscillait entre 35 et 200 millions de dollars.

Européens, français, normands, tirons-en les conclusions qui s’imposent !

Congratulations, Gints !
Retour triomphal en Lettonie d’un réalisateur de long métrage d’animation 😉

La série courte d’animation ado-adulte : quels enjeux d’écriture ?

Cette table ronde croise les expériences de trois scénaristes (parfois aussi réalisateuristes) sur trois séries animées adressées aux publics ados-adultes (à savoir 15 ans et au-delà).
On y discute contraintes d’écriture (auto-censure parfois de là où on l’attend le moins), arches narratives (un continent immergé toujours si peu étudié/enseigné/compris par les pros eux-mêmes !), rapports entre créateurs, producteurs et diffuseurs, maturité des diffuseurs sur plateformes de streaming pour les sujets de société politiquement incorrects, “futilité” des bibles graphiques et littéraires (vraiment ?!), entre autres.


Les intervenant.e.s :
• Alexis Beaumont, scénariste et réalisateur Vermin (10 x 8 mn)
• Davy Mourier, créateur et scénariste de La Petite Mort (22 x 8 mn)
• Manon Tacconi, scénariste et réalisatrice de Garces (15 x 7 mn)

Annuaire des écoles d’imagerie 2025-2026

Il faut donc compter sur l’engagement bénévole d’un seul collectif associatif pour éditer chaque année ce formidable outil qu’est l’Annuaire des écoles d’animation*, lequel permet ainsi aux jeunes aspirants désireux de s’orienter vers les métiers de l’image et des industries créatives et dans l’offre pléthorique de formations – très coûteuses et pas toujours sérieuses – proposées en France, hexagonale et ultra-marine.
Pour les professionnels du secteur transdisciplinaire de l’imagerie (fabrication d’images) et pour les collectivités censées réguler, voire réglementer, ce paysage sauvage au bord de l’implosion, la consultation de tout ou partie de cet état des lieux très documenté et relativement objectif (car reposant sur les données transmises par les établissements eux-mêmes, le cas échéant cela est signalé) s’avérera particulièrement éclairante.
Éclairante quant à l’ampleur du problème (saturation de l’offre, explosion des coûts moyens des cursus, inadéquation avec l’offre d’emplois/de stages, répartition déséquilibrée des établissements, …) mais aussi quant aux réussites exemplaires, raisonnablement dimensionnées, animées par une certaine éthique, robustes, que le devoir de neutralité nous oblige à ne pas citer.

> Pour consulter/télécharger la version PDF de l’annuaire
> Pour le consulter via sa carte interactive

Cette image ne mentionne pas les établissements de Martinique, Guadeloupe et La Réunion

* La formule “école d’animation” est, rappelons-le, trop réductrice. L’écrasante majorité des établissements recensés par cet annuaire forme de futur.e.s professionnel.le.s qui exerceront dans les secteurs souvent interconnectés des jeux vidéos, des effets spéciaux (VFX/effets visuels numériques), des contenus immersifs, de l’illustration, des BD, de la communication. Autrement dit, au sein de la vaste filière “Images & Industries Créatives”.

Adhésions 2025

Cette année, Normandie Animation fête ses dix ans d’existence.
Notre association de promotion et de structuration du réseau régional des professionnel.le.s de la création animée ne fonctionne que grâce au bénévolat et aux cotisations de ses adhérents.
Pour adhérer ou nous soutenir :
• après consultation de nos missions et/ou des conditions d’adhésions,
• rendez-vous sur notre compte HelloAsso ou via le QR code ci-dessous.

Pédagogie toujours…

Où l’on y répète, années après années, les passerelles entre tous les métiers et les médiums de la création animée, la lente relocalisation des savoir-faire en France fortement soutenue par l’État, l’encore plus lente décentralisation du secteur (hyper-centralisé s’il en est) mais pas vers la Normandie (ne pas rire), l’inéluctable et salutaire féminisation des métiers, l’adoption enthousiaste de l’IA générative dans ces mêmes métiers, …
Bref, tout ce qui peut être utile à un.e futur.e professionnel.le, à ses parents inquiets, aux entrepreneurs lucides, aux collectivités – locales et/ou régionales – qui cherchent des leviers d’attractivité durables.

> Pour consulter l’étude “L’emploi dans les effets visuels numériques