Week-end stop-motion au Sablier

Le centre national de la marionnette, Le Sablier, organise les 29 et 30 novembre sur son site de Dives-sur-Mer (Le Beffroi) des ateliers de découverte de l’animation de volumes (stop-motion) supervisés par Laura Fedida. Marionnettiste et vidéaste, celle-ci propose la création de tout petits films marionnettiques à partir de ce qui peuple nos paysages intimes. En deux jours, vous fabriquerez des ciels de poche, des paysages sensibles faits de coton, d’argile, de papier ou d’autres matériaux. Chacun·e imaginera son story-board, inventera un décor, un mouvement, une courte voix off poétique. 

Pas besoin de connaissance préalable : venez avec votre curiosité, vos mains, un smartphone si vous en avez un, et l’envie d’essayer.

Renseignements, infos pratiques et billetteries

Décès de Pierre Breton

Pierre Breton nous a quittés trop tôt la semaine dernière.
Normandie Animation – dont il était l’un des adhérents les plus assidus – adresse à ses proches ses plus sincères condoléances !

Pierre était l’unique concept artist d’animation à exercer à titre professionnel en Normandie. Il avait travaillé pour des studios prestigieux, dont Pixar. Merveilleux coloriste, féru de fantastique médiéval, il était aussi un brillant illustrateur, récompensé récemment par le Prix Landerneau pour l’album jeunesse “Le Prince et le Grand Chêne”, écrit par Bernard Villiot (2024, éd. Gautier-Languereau).
Une bonne partie de ses travaux est visible sur son compte Instagram.

Quelques films d’animation automnaux pour les petits nenfants

La vie de château – Mon enfance à Versailles de Nathaniel H’Limi et Clémence Madeleine-Perdrillat (15/10)
Jack et Nancy – Les plus belles histoires de Quentin Blake de Gerrit Bekers et Massimo Fenati (15/10)
Le secret des mésanges d’Antoine Lanciaux (22/10) – le making of
Premières neiges de Pascale Hecquet, Marion Auvin, Juliette Baily (19/11)
Thelma du pays des glaces de Reinis Kalnaellis (19/11)

Festival du film d’animation des villes sœurs

A cheval entre les département de Seine maritime et de la Somme, le Festival des villes sœurs prend de l’ampleur pour se déployer du 13 au 18 octobre avec une programmation riche et tout public mélangeant expositions, masterclasses, invités prestigieux et projections de films, dont plusieurs avant-premières.

Les adhérents et sympathisants de Normandie Animation se retrouveront le samedi 18 octobre à 18h à la Médiathèque de Mers-les-Bains.

Consulter le programme complet

Off-Courts 2025

Comme chaque année, le réseau Normandie Animation sera présent pendant la 26e édition du festival Off-Courts à Trouville-sur-Mer (14).
Venez nous rencontrer – les 6 et 7 septembre, au Village Off, de 11h à 18h – pour découvrir notamment les étapes de création et quelques secrets de fabrication du court métrage Luis (image d’en-tête) en présence de sa réalisatrice Alix Fizet.
Luis est soutenu par le fonds de soutien régional au développement de projets d’animation) .

Un espace dédié permettra par ailleurs le visionnage des films des étudiants normands en animation et la consultation de l’annuaire des professionnels normands de la création animée.

Sursaut ou saut dans le vide ?

Illustration d’Olivier Bonhomme pour LeMonde.fr

Les festival et marché internationaux du film d’animation d’Annecy démarrent et l’ambiance globale n’y sera pas à la fête pour l’écrasante majorité de ses participants professionnels et étudiants.
Comme vous le savez, le secteur traverse depuis deux ans une crise multifactorielle sans précédent.
On lira pour en connaître les enjeux globaux le récent article publié par Le Monde.fr ou, pour en appréhender quelques conséquences concrètes sur l’emploi,, l’article circonstancié du site 3DVF consacré aux déboires peu glorieux du studio Andarta Picture.

Mais le plus préoccupant se situe sans conteste sur le volet qui bouleverse radicalement le paysage industriel de l’animation, la pénétration au pas de charge de l’IA générative dans les pipelines de production, technologie déjà suffisamment avancée pour rendre superflue une part croissante de la masse salariale des unités de fabrication. Les premiers touchés étant les plus jeunes, à savoir les profils junior, les néo-diplômés, les étudiants tout juste entrés en écoles spécialisées, dont le nombre continue de croître en dépit du tassement drastique de l’offre d’emplois. Cherchez l’erreur.
Si la programmation du festival le plus important dans son domaine est toujours de très haut niveau, si son ouverture aux autres secteurs de l’imagerie (VFX, jeu vidéo, immersivité) reflète parfaitement l’évolution inéluctable vers la “transdisciplinarité convergente” en marche, on surveillera tout particulièrement l’ampleur de la manifestation, inédite à Annecy depuis que le festival existe, organisée à l’appel d’une coalition internationale de syndicats et groupes représentatifs le jeudi 12 juin à 14h (Pâquier, face à l’espace Bonlieu). La mobilisation pourrait bien migrer vers les salons feutrés de l’Impérial Palace où se tiendra une heure plus tard la table ronde “L’avenir des studios d’animation : Réinvention et résilience dans un secteur en mutation“.

Enfin, on saluera par avance les prises de paroles de l’immense Joanna Quinn (invitée d’honneur), rare personnalité du monde de l’animation à s’engager publiquement en faveur des populations de Gaza.

Bon Annecy 2025 quand même !
(On croise les doigts pour toi, Momoko !)

Que tout change pour que rien ne change

Toujours plus présent mais toujours relégué au second plan…
La déconsidération du cinéma d’animation dans le contexte du Festival de Cannes n’est plus une surprise mais elle est de plus en plus incohérente, et de plus en plus médiatisée au-delà des canaux spécialisés.
Un exemple avec cet article circonstancié du site Écran Noir.

On citera ici, histoire de prendre date, les longs métrages qui feront bientôt l’événement (bardés des prix qu’ils récolteront ou pas à Annecy) et que vous aurez l’occasion de découvrir en salles normandes – peut-être même avec leur réalisateur ou réalisatrice) – dans les mois à venir, en octobre en particulier :
La mort n’existe pas de Félix Dufour-Lapérière
Planètes de Momoko Seto
Amélie ou la mécanique des tubes de Maïlys Vallade et Liane-cho Han
Arco de Ugo Bienvenu et Marcel
Monsieur Pagnol de Sylvain Chomet.

Côté courts métrages, il n’est pas du tout exclu qu’une palme échoue entre les mains surdouées d’Agrès Patron (Un fugue) ou de Sandra Desmazière (Comme un fleuve).
Côté plage, le classique – et néanmoins sombre et nihiliste à souhait – de Mamoru Oshii, L’œuf de l’ange (1985 !!!) à lui seul emblématique de la maturité artistique l’industrie japonaise des dessins animés occultée aux yeux occidentaux.

Cannes, 17 mai 2025

Page 12 : « La filière française de l’animation, pilier de l’identité culturelle et industrielle du pays, traverse une zone de turbulence. L’impact des plateformes, la contraction du marché international, et les limites du cadre actuel des soutiens publics fragilisent un secteur historiquement fort, structuré et reconnu à l’international. Les Régions, acteurs (sic) de premier plan du soutien à la production d’animation, s’interrogent sur la concrétisation de l’«impératif national » évoqué par le ministère de la Culture et sur l’intégration effective de l’animation dans les futurs dispositifs stratégiques comme France 2030. »