David Ferré

Réalisateur, animateur, artiste plasticien

Né le 7 août 1959 à Angers, dans une famille d’artistes multiformes, je côtoie dès mon plus jeune âge le monde de la peinture et du théâtre engagé. Je découvre les univers de Tadeusz Kantor, du Bread and Puppet, de l’Odin Theater, du théâtre laboratoire de Jerzy Grotowski… Porté par l’effervescence artistique de cette époque, je consacre tout mon temps à dessiner et commence mes premières expériences cinématographiques avec une caméra 16 mm.
Après un passage aux Beaux Arts de Rouen de 1974 à 1979, je me spécialise dans le cinéma d’animation en entrant aux CFT Gobelins à partir de 1979 et en ressort diplômé en 1981. Préférant l’indépendance créative aux commandes des studios de dessin animé, je fonde avec d’autres élèves des Gobelins “Super Trollop”, collectif artistique alternatif de cinéma d’animation, en mouvance avec la scène rock parisienne du moment.

 

Guidé et nourri par le cinéma de Georges Méliès, Segundo de Chomon, Jan Svankmayer, Piotr Kamler, Alexandre Alexeïeff, Artavazd Pelechian, Patrick Bokanovky… tout comme celui d’artistes contemporains comme Blu, Donato Sansone, le collectif chilien Diluvio… l’animation me permet de lier toutes mes compétences et ambitions artistiques. Au-delà de raconter des histoires décalées, j’aime
par-dessus tout l’utopie de la magie et l’idée d’être un montreur de rêves, tel un illusionniste.
Dans mon monde iconoclaste cohabitent cabinets de curiosités, entre-sorts et autres attractions foraines… combinés à tous les archétypes d’histoires épiques, où se croisent toutes les caricatures des bons et des méchants.
Raconter la réalité ne m’intéresse pas parce qu’elle m’angoisse et m’emprisonne. En quête de pulsions profondes et d’émotions sensibles, mon travail consiste avant tout à transformer le réel à travers mon filtre, en associant des images de prises de vues réelles, à des matériaux hétéroclites, à des sculptures ou des marionnettes…

Grâce au potentiel infini de l’ère numérique et son accessibilité technique mais aussi financière, je poursuis inlassablement mes recherches et mes expérimentations autour de l’image animée, en solo et en collaboration avec de jeunes réalisateurs.
Plasticien avant tout, mon cinéma d’animation est un cinéma d’art mais aussi un cinéma d’artisan échappant à la logique de l’industrie du cinéma.

« Quand le quotidien est gangréné par la soumission à la loi du profit et à celle de la conformité aux modèles de non-pensée qui la complète, le rêve est le seul territoire où court encore le fantôme de la liberté »
Jan Svankmajer (in “Svankmajer E&J Bouche à Bouche”, ouvrage collectif supervisé par Pascal Vimenet / Édition de l’œil, 2002)

 

Filmographie

Le ventre millénaire (2015, vidéo-clip)
L’écureuil (2012, court métrage)
Laisse-moi m’envoler (2003, court métrage)
Yûksek, Yûksek (1997, vidéo-clip)
Angel terre de chair (1995, court métrage)
Rêves de boue (1992, série de 4 pilotes)
La saga des glaises (1991, court métrage)
Néréïdes (1985, court métrage)

Contact : daouda.df@gmail.com