Il existe actuellement en Normandie deux campus où se concentrent un contingent non-négligeable et croissant d’étudiants en animation. Le premier est situé à Caudebec-lès-Elbeuf (76), le second à Caen (14).
Pour tous les futurs professionnels formés à Lanimea et dans la section “animation 3D/gaming de Brassart, les salles de cinéma à proximité de ces campus proposent des séances dédiées et des programmations sur mesure, à des tarifs préférentiels.
A Elbeuf, le cinéma Grand Mercure, à 10 mn à pieds de l’école, réserve chaque semaine une séance aux étudiants de Lanimea.
Dès le 27 août prochain, quelques jours avant la quatrième rentrée de l’école d’animation, c’est Memories qui sera programmé !
Memories, c’est un long métrage d’animation japonais omni-bus (composé de trois segments réalisés par trois artistes différents) sorti en 1995, jamais exploité en France au cinéma avant le 24 août 2022. Memories, ce sont, entre autres, le coup de grâce donné aux space opera animés nippons des années 80/90, des velléités évidentes à se rapprocher des animations auteuristes européennes et russes, les prémices du cinéma de Satoshi Kon (scénariste, décorateur, mettre en scène du premier segment), un flamboyant hommage à Kubrick (Magnetic Rose), une farce apocalyptique qui résonnera forcément avec notre bonne vieille crise COVID (Stink Bomb), un implacable plaidoyer anti-militariste (Cannon Fodder)… Bref, un ensemble de très haute volée.
En périphérie de Caen, au Café des Images (Hérouville Saint-Clair), un récent partenariat privilégié ambitionne d’amener les étudiants de Brassart (à deux arrêts de tram du cinéma) vers des découvertes cinématographiques sur grand écran.
Une première séance se prépare pour la mi-octobre, à l’occasion de la Fête du cinéma d’animation”, avec un programme de courts métrages particulièrement fort.
Autrement dit, en attendant que se concrétise la mécanique vertueuse “les écoles attirent les studios qui attirent les écoles, et ainsi de suite” tant attendue par notre filière, les étudiants en animation en Normandie (120 à 150 par an dans les deux prochaines années) devraient d’ores et déjà dynamiser la fréquentation des salles de cinéma qui sauront leur proposer, avec ou sans opportunisme, de quoi vraiment satisfaire leur appétit et leur culture cinématographiques animés.
Reprendront-ils pour autant goût à l’expérience collective de la salle de cinéma ?