L’anim’ est un long fleuve tranquille

Téléchargeable gratuitement (ici), la version actualisée de l’imposant (350 pages) “Guide de survie” pour les néo-professionel.les de la création animée, conçu par Antoine David et le Pôle Magélis d’Angoulême, est disponible depuis peu.
Simple à lire (gros textes et plein d’images parce que c’est vrai qu’en 2024, lire un livre sans images c’est trop fatigant), relu et approuvé par les organismes en charge du labeur quotidien, ce document est d’utilité publique.

Carte des aides territoriales à l’animation 2023

Coucou, revoilou notre carte schématique des aides à l’animation, réalisée à partir des données publiées par l’agence du cinéma et de l’audiovisuel de Centre Val de Loire, Ciclic, dans son “Panorama annuel des interventions territoriales” !
Depuis notre précédente infographie en 2021, l’eau a coulé sous les ponts et, le moins que l’on puisse dire, est que la Normandie s’étant dotée d’une aide spécifique au développement de projet animé, laquelle – directement ou indirectement – stimule les productions normandes, notre région va pouvoir (enfin) bénéficier des retombées économiques directes (en emplois surtout) générées ailleurs en France par la création animée.

La consultation de ces données croisées, fait notamment apparaître deux anomalies. L’une, très négative, est le spectaculaire désengagement de la région Auvergne Rhône-Alpes dans le financement du cinéma et de l’audiovisuel par rapport aux années précédentes.
L’autre, très positive, est le soutien remarquable et mérité (140k € sur un fonds d’aide global de 295k € fléché vers l’animation) à “Nouvelle Page”, l’exemplaire projet de série porté par la société coopérative, Scalae Productions.
Vite des émules !

Concernant la Normandie, le passage inédit d’un timide soutien moyen annuel, tournant jadis autour des 30k € (0€ en 2019 et 2021), à 390 000 € aujourd’hui, est dû spécifiquement aux projets de long métrage de Sylvain Chomet et de la première série pre-school à laquelle sont associés des professionnel.les normand.es. Les détails sur cette page.

Pendant ce temps-là à Annecy

Alors que tous les regards s’apprêtent à se focaliser sur le Festival de Cannes (où la représentation du cinéma d’animation n’a jamais été aussi importante, soit dit en passant), prenez donc quelques minutes – à partir de la 25e de cette émission – pour voir ou écouter les propos limpides de Véronique Encrenaz, responsable du Marché International du Film d’Animation (MIFA), adossé depuis près de 40 ans au Festival International du Film d’Animation d’Annecy (lequel a dépassé la soixantaine, rappelons-le).

Par le prisme du projet annécien, vous découvrirez peut-être, avec la naïveté touchante du patron d’Allociné, la réalité d’une filière englobante, économiquement puissante, hybridée, transversale, transmédiatique, dont Annecy se prépare patiemment à devenir ni plus, ni moins que le centre de gravité mondial.

Parmi les enjeux évoqués ici, on notera le développement de la culture de l’animation “adulte” en particulier auprès des distributeurs et exploitants de salles de cinéma, les insolentes retombées économiques produites sur un territoire par un écosystème industriel de la création animée, l’impressionnante montée en puissance des projets à caractère transmédiatique stimulée significativement par le continent africain (ce qui devrait en étonner plus d’un.e !).

Après avoir ouvert sa compétition aux contenus XR en 2019, en donnant une place conséquente cette année aux jeux vidéos et à la porosité toujours plus prégnantes de ce secteur d’activités avec celui du cinéma, les Festivals et Marchés d’Annecy couvrent désormais à peu près l’entièreté du vaste spectre des Industries Culturelles Créatives.
A bons entendeurs…

RADI-RAF 2023, synthèse, etc.

La prochaine édition des Rencontres Animation Développement Innovation (augmentée cette année d’une demi-journée) et des Rencontres Animation Formation se déroulera à Angoulême du 19 au 22 novembre 2024.
• Si vous ignorez encore en quoi consistent ces événements incontournables, rendez-vous sur cette page.
• Pour lire la synthèse de l’édition 2023, c’est ici.
• Pour consulter/télécharger les diaporamas (pdf) illustrant les différentes interventions et autres photos, c’est .
• Pour visionner les captations vidéos des principales rencontres, tout est sur cette page.

Quel impact de l’IA sur les filières du cinéma,de l’audiovisuel et du jeu vidéo?

Publié le 6 mars 2024, à l’occasion de la journée « Créer, produire, diffuser à l’heure de l’intelligence artificielle » organisée par le CNC, ce rapport dresse une première synthèse panoramique des différentes incidences de l’IA, et en particulier des outils utilisant l’IA générative, sur les secteurs professionnels transversaux du cinéma, de l’audiovisuel et des jeux vidéos.
La création animée, qui embrasse les trois domaines d’activités, sera (est déjà) particulièrement touchée à court terme.
Cette étude est donc à lire absolument pour ne pas tomber des nues demain matin, quand nous n’aurons peut-être plus que nos yeux pour pleurer.

Télécharger l’étude du CNC

A toutes fins utiles

Chaque année, l’association Les Intervalles accomplit le travail titanesque de recensement des établissements de formation aux métiers de l’animation (cursus, conditions et frais d’inscription, infos pratiques diverses).
Les deux écoles présentes sur le territoire régionale y figurent et permettent ainsi à la filière normande de l’imagerie d’exister sur la carte de l’hexagone, habituellement vide sur l’espace occupé par la Normandie (cf. rapports du CNC animation et VFX, par exemple).

Ce petit détail, anecdotique sans doute pour la plupart d’entre vous, est le premier germe significatif des actions de Normandie Animation pour structurer et développer la filière régionale de la création animée (cinéma, audiovisuel, VFX, jeux vidéos), et plus largement de l’imagerie, fabrication intrinsèquement numérique d’images et de sons.
Notre démarche est longue et laborieuse, car bénévole et soutenue par aucune instance publique, mais elle porte ses fruits et entrera prochainement dans une phase plus concrète et ostensible aux yeux de tous.
Encore un peu de patience.
On ne lâche rien.

Pour consulter l’édition 2024-2025 de l’Annuaire des écoles françaises d’animation

Dans l’angle-mort de la création animée

Les effets visuels numériques (VFX) constituent une part importante du vaste secteur professionnel de la création animée. Ce constat est loin d’être une évidence pour les pouvoirs publiques, pour la majorité des jeunes aspirant à exercer dans les métiers de l’imagerie et même pour les acteurs des Industries Culturelles et Créatives, lesquels adorent les étiquettes, le corporatisme “identitaire”, en veillant bien à ne pas mélanger torchons et serviettes.
Autrement dit, les VFX passent généralement sous les radars médiatiques et l’on ignore qu’ils représentent en France un domaine d’activités particulièrement dynamique, naturellement transversal, pourvoyeur d’emplois à fortes valeurs ajoutées et à la pointe des avancées technologiques en matière de fabrication d’images et de sons.

On pourra lire pour s’en convaincre le dernier rapport publié par le CNC à l’occasion du dernier PIDS Enghein (Festival des effets spéciaux), “L’emploi dans les effets numériques en 2024“, en s’interrogeant, par exemple au hasard, sur les raisons de la vacuité normande en la matière.

Parmi des grandes conclusions à retenir de ce rapport (dont nous vous recommandons fortement la lecture à toutes fins utiles) : la montée en puissance des VFX français, la centralisation du parc d’entreprises dédiées, la maturation du secteur (pérennisation des contrats, allongement des carrières, augmentation de la masse salariale, …), l’énorme besoin de féminisation de la profession pour rééquilibrer un secteur trop fortement genré, atténuer les écarts de rémunération et accessoirement profiter d’apports créatifs indéniables.
On en reparle dans dix ans.

Le futur-présent de la création animée

En dehors des secteurs d’activités spécialisés, qui se préoccupe des bouleversements que provoquent déjà les outils génératifs basés sur l’Intelligence Artificielle (IA) ?
Ces outils, à la fois fascinants et effrayants, tant leur pénétration dans nos vies quotidiennes est rapide et invasive, vont radicalement chambouler tous les domaines de la création animée par l’automatisation quasi-instantanée de tâches qui incombent aujourd’hui à l’écrasante majorité des techniciens (infographistes, animateurs, programmeurs, compositeurs, …) qui constituent la part la plus importante des ressources humaines mobilisées pour la production de films, de jeux vidéos et autres contenus audio-visuels diffusés sur écrans.
La captation de l’une des présentations qui s’est tenue en novembre dernier à Angoulême dans le cadre des RADI-RAF donne un rapide aperçu de quelques-uns des enjeux liés au rôle de plus en plus prépondérant de l’IA dans le processus de fabrication de contenus animés.

Une phrase résume à peu près tout : “l’animation va devenir un moyen de s’exprimer dans les metaverses“. Comprenez : aussi simplement que nous communiquons aujourd’hui nos émotions avec des emojis, nous enverrons ou utiliserons via nos avatars dans les univers virtuels (prochains modes de navigation dans l’Internet) des personnages en mouvement dont l’animation, et plus globalement l’apparence, seront générés et actualisés automatiquement grâce à des programmes “intelligents” (capables notamment de s’auto-instruire pour se perfectionner).

Cet avenir proche, qui n’est plus désormais de la science-fiction, représente-t-il un danger ou une source de nouvelles opportunités pour les filières professionnelles de l’industrie culturelle ?
On en parle quand vous voulez !

 

Pour consulter toutes les synthèses des différentes présentations des RADI-RAF

• Pour cerner, dans les grandes lignes, les évolutions de l’écosystème de l’animation

 

 

 

 

 

Comment s’est portée le marché de l’animation en 2020 ?

Pas mal non plus, si l’on en juge à la lecture de la lettre d’information “Actualité de l’animation française à l’international n°2 – Hiver 2020” publiée récemment par UniFrance, organisme public chargé de la promotion du cinéma français dans le monde.

En voici un court extrait, sélectionné presque au hasard  : “Autre bonne nouvelle, la publication par UniFrance du “Bilan des films français à l’international en 2019” rappelle, certes à contre-temps, que l’animation française a enregistré une très bonne performance l’an dernier. […]  Côté courts-métrages, l’animation a ravi la première place à la fiction en part de chiffre d’affaires, tout en conservant son leadership en volume de ventes ; elle est aussi au cœur des nouvelles écritures et représentait 80% du chiffre d’affaires annuel de la Réalité Virtuelle cette année-là.”